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Journal du voyage de MM. Massart, de Gouvenain et de l'Espée élèves ingénieurs des mines. Départ le lundi 17 juin 1850. e journée – 17 Juin. Paris à Bourges Nous sommes partis de Paris à 7 heures 3/4 par le chemin de fer d'Orléans ; nous nous sommes rendus par cette voie directement à Bourges, sans autre arrêt que trois quarts d'heure à Orléans, dont la gare en charpente nous a frappés auprès de la légèreté des gares en fer qu'on voit généralement ailleurs. Cette première journée n'était qu'une translation, et nous n'avons pu y faire d'autres observations que des remarques en passant sur la nature des couches entassées par les tranchées du chemin de fer. Le séjour à Bourges fut employé à en visiter les monuments. 2e journée. 18 juin Bourges à Dun le Roy La route de Bourges à Dun le Roy a environ 26 kilomètres de long ; elle franchit une suite d’ondulations telles qu’on en remarque dans les terrains jurassiques, elle leur est perpendiculaire en général, et suit les hauteurs qui limitent à droite la vallée de l’Auron. Tout au sortir de Bourges, on se trouve dans l’étage oolithique moyen, et on remonte à gauche de la route une petite carrière qui permet de reconnaître la nature du terrain. Sous la terre végétale se trouve une alluvion compacte, entièrement semblable au löss des environs de Paris, elle a 80 cm au plus d’épaisseur, et se compose de sables siliceux mêlés de calcaire, que l’on utilise pour les mortiers ; nous en vîmes tout auprès une exploitation en plein champ ; on retire cette alluvion, et en y mêlant une petite quantité de chaux on en fait un mortier propre aux constructions. Sous cette couche, se trouve dans la carrière observée un calcaire compacte, à grains fins, assez schisteux, se délitant et se fendillant aux influences extérieures ; il est blanchâtre, avec des parties un peu ferrugineuses, et des points noirs ; de petits lits d’argile grise sont intercalés ça et là entre les lits calcaires ;