Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE 638 Quelques brèves explications vont justifier l'éta-
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blissement de ces différentes sous-divisions., en
une seule et même couleur (r). Or, dans notre département, le terrain de grès rouge est représenté presque exclusivement par de rargilo-
esquisse de la constitution géologique du département.
pbyre, que Von exploite pour l'entretien des routes près de Raon-lès-l'Eau , et que l'on voit se dresser en belles aiguilles quand on remonte la vallée de
même temps qu'elles donneront comme une
Grès rouge.
DU DÉPARTEMENT DE LA MELRTHE.
Le grès rouge forme Jonc, comme on vient de le voir, le terrain stratifié le plus ancien qui apparaisse dans le département de la Meurthe. Or on sait que, dans la chaîne des Vosges, ce terrain
est concentré dans certaines dépressions dont il semble avoir rempli le fond, et c'est en effet de cette manière qu'il se montre chez nous , où il n'occupe qu'un espace extrêmement restreint dans la vallée de la Plaine, au pied du Donon, près du village de Raon-lès-l'Eau. On sait aussi que la roche, qui compose essentiellement le terrain que les géologues ont appelé de ce nom de grès rouge, est un grès qui est bien moins caractérisé par sa couleur que parce qu'il ne renferme point de cailloux arrondis de quartz, et qu'il contient, avec des débris de roches thontiques, des cristaux légèrement décomposés de feldspath ; mais à cette roche il s'en trouve habituellement associée une autre, ayant l'apparence d'un porphyre un peu décomposé , et pour cela appelée argilophyre, et qui , comme les por-
phyres en effet, se présente parfois en belles colonnades prismatiques. L'association de ces roches est si constante que rarg,ilophyre dont il s'agit est communément appelé porphyre du grès rouge, et elle est si intime que pour différents points des Vosges on a été obligé, sur la carte géologique de la France, de les figurer par
la Plaine jusqu'au delà de la limite du département des Vosges, au lieu dit la Chaude-Roche. Les géologues se sont divisés sur l'origine de rargilophyre. Les uns n'y ont vu, comme dans les porphyres en général, qu'une roche éruptive ; les autres, et nommément M. Hogard , n'y ont vu que la roche normale du grès rouge modifiée par la chaleur des roches ignées sous-jacentes. Il me
parait que cette dernière opinion est celle qui s'applique le mieux à rargilophyre de Raon-lèsl'Eau , que je considère donc comme n'étant que du grès rouge modifié. En tout cas, j'ai déjà fait remarquer que la roche normale du grès rouge
est presque complétement effacée dans cette localité-là, en sorte qu'il n'y avait toujours pas moyen de la distinguer d'avec rargilophyre sur la carte. Le grès vosgien repose distinctement sur rargilophyre de Raon-lès-l'Eau, et règne ensuite sur une très-grande étendue en allant vers l'Ouest. La
bande qu'il forme tout à travers le département, et qui occupe la région presque exclusivement couverte de bois , qu'on appelle la Montagne, se dirige environ du N.-E. au S.-0.; et sa plus grande largeur, dans la direction qui joindrait le Donon au village d'Abreschwiller, atteindrait jusqu'à 14 kilomètres. Mais, malgré son importance en (1) Explication de la carte géologique de la France;
par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont. Tome I, p. 588.
Grès vosgien.