Annales des Mines (1853, série 5, volume 3)
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MÉTHODE NOUVELLE 486 passe parfois celle qui est attribuée dans la même localité aux terrains agricoles de qualité moyenne. Cette même rente tend à s'annuler depuis une vingtaine d'années dans les districts boisés soumis à la concurrence directe des riches houillères.
Si la propriété forestière avait la liberté d'action et la promptitude d'allures qui existent dans les opérations purement financières, la rente due au propriétaire pourrait toujours être déterminée à priori. Cette rente, en effet, serait composée de deux éléments qui peuvent être séparément évalués : en premier lieu, de la valeur locative qui serait attribuée au terrain par l'industrie agricole après le défrichement de la forêt ; en second lieu, de l'intérêt annuel que produirait le placement de sommes réalisées par suite de ce défrichement. Dans le centre et dans l'occident de l'Europe , les sols
forestiers sont placés dans des conditions favorables, lorsqu'ils peuvent atteindre, après le défrichement, une valeur locative de 5o francs par hectare : d'un autre côté , le même sol produisant annuellement, comme on l'a supposé ci-dessus, 3 tonnes de ligneux par hectare, présente sur pied, sur cette même surface, au moins 25 tonnes de ligneux qui, réalisées dans des conditions favorables par une coupe à blanc et à étoc , pro-
duiraient une somme nette de 75o francs, soit une nouvelle rente annuelle de 5o francs.
Le propriétaire d'une forêt placée dans ces conditions aurait donc intérêt à la défricher, pour en appliquer le sol à l'agriculture, s'il n'obtenait une rente annuelle de 6o francs par hectare, ou de 20 francs par tonne de ligneux extraite. Le prix de vente de la tonne de ligneux se trouverait fixé, dans ces conditions, au taux de 27 francs dans les
POUR LA FABRICATION DU FER.
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grands centres de population, situés près d'une voie flottable, à s oo kilomètres de la forêt, savoir : Frais de production, de transport et de livraison.. Rente du propriétaire
fr. .
7,00 20,00
27,00
La tonne de ligneux équivaut moyennement à 2st35
des bois lourds qui se produisent dans les régions tempérées de l'Occident, et à 3st,6 des bois légers produits, soit dans les hautes montagnes de ces mêmes
soit dans les grandes zones forestières du Nord. Le prix moyen qu'on vient d'établir équivaut donc, par stère, aux prix calculés ci-après : régions
,
Bois lourds, Bois légers.
Frais de production et de transport. Rente du propriétaire
.
fr.
fr.
2,80
1,95
8,00
5,55 7,50
10,80
Les frais de production et de transport du bois varient, comme je l'ai déjà fait remarquer, dans les divers massifs boisés de l'Occident. Une étude spéciale faite pour un de ces massifs peut donc conduire à des résul-
tats fort différents des chiffres moyens que je viens d'établir. J'ai lieu de penser néanmoins que ces derniers expriment l'état ordinaire des choses avec une approximation suffisante pour la comparaison qui fait l'objet spécial de cet ouvrage, et que, pour la France en particulier, il existe beaucoup de districts forestiers dont les bois pourraient être livrés, dans ces conditions, ioo kilomètres des lieux de production. La rente attribuée au propriétaire ne peut au contraire être l'objet d'aucune appréciation moyenne : les chiffres indiqués ci-dessus peuvent être considérés comme une limite supérieure qui n'est dépassée que dans des circonstances exceptionnelles. Ce cas s' est présenté par exemple depuis 1822, par suite de la surtaxe considé-