Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)
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ET L'ACIER DE FORGE.
SUR L'ACIER PUDDLÉ
rapporter à la résistance plus ou moins grande que la fonte et les scories opposent au mouvement du ringard.
Il y a plus encore : au réverbère, la température et les réactions chimiques sont partout sensiblement les mêmes ; en brassant la matière convenablement, on obtiendra toujours un produit relativement homogène,
et l'on peut, à volonté, produire facilement un fer plus ou moins carburé, en faisant intervenir, en proportions variables, des scories plus ou moins basiques. Au bas foyer, tout est différent. En face de la, tuyère, une température excessive et une région fortement oxydante ; puis, à quelques centimètres de là, une chaleur modérée et une atmosphère réductive ou même carburante ; enfin ces deux zones, déjà si diverses, varient encore de position et de grandeur avec la force et la direction du vent, la dureté et porosité du combustible. Aussi faut-il vraiment s'étonner que, malgré tous ces désavantages, les anciennes affineries pour fer aient pu lutter aussi longtemps avec le four de puddlage, et que les. affineurs puissent obtenir, par la méthode allemande, un produit déterminé quelque peu homogène (2). Toutefois, cette lutte ne saurait désormais durer bien longtemps, car n'oublions pas que les diverses circonstances que je viens de signaler, déjà défavorables en elles-mêmes, rendent nécessaire-
ment le travail beaucoup plus délicat au foyer allemand, exigent des ouvriers plus habiles, d'une pratique plus consommée, et mettent ainsi le maître de forges presque entièrement à la discrétion des affi(e) il faut, au reste, bien avouer qu'au bas foyer on ne produit réellement un fer tout à fait supérieur que lorsqu'on opère
sur de faibles quantités, comme dans la méthode wallone, suivie à Danemora en Suède, ou en se servant de la méthode par calachonent usitée en Silésie et en Bohême.
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rieurs; tandis que, dans une forge anglaise, un bon chef de fabrication peut aisément , à chaque instant, contrôler et modifier les opérations des ouvriers puddleurs. La méthode allemande n'a réellement, je le répète, que l'avantage de produire un fer mieux soudé, à cause de la plus grande rareté des scories interposées ; mais cette expulsion plus complète des scories ne me paraît pas impossible à atteindre également un four de puddlage.
D'après cela, il faut s'attendre à voir disparaître
bientôt les derniers bas foyers d'affinage pour fer ou acier, sauf peut-être ceux qui fournissent en Suède les premières marques, destinées aux usines d'acier fondu; et, même pour ces qualités supérieures, un puddlage soigné au gaz, fait sur de très-petites charges, me paraît devoir rivaliser avec la méthode wallonne. La transformation des forces comtoises et allemandes
II convient de réserver
en forges anglaises, avec conservation, au moins par- lecharbonvégeta tielle, de l'étirage au marteau, pour les qualités supé- Pdr.liaufeursii°,11 rieures me paraît d'ailleurs à désirer à un autre point de vue. Pour avoir de bons fers et de bons aciers, il faut avant tout de bonnes fontes, produites au charbon de bois. En un mot, il faut réserver le charbon végétal pour la fabrication de la fonte, tandis que l'affinage se fera au réverbère, alimenté, selon les circonstances par de la houille, de la tourbe, du bois, ou des combustibles gazeux.
D'après M. Tunner, les premiers essais pour acier Historique puddlé ont eu lieu, vers 1855, dans l'usine de Frant- l'acier pdueddlé(i (1) Outre les mémoires de MM. Janoyer et Lan , nous devons
mentionner ici, comme ayant rapport au même sujet : n° plu-
sieurs articles de M. Tunner dans les Annales de Leoben ; 20 la description de la méthode suivie à, l'usine de Lohe par M. Dilber (Journal de Carnalli tome II, page 16/ ); 5" une tra-