Annales des Mines (1870, série 6, volume 18)
Page : Image 37
Révision de 31 janv. 2015 17:34:58, edited by Anonymes
68
NOUVEAU PROCÉDÉ DE TRAITEMENT
repos pendant un temps assez long pour que les boues se déposent complétement. On décante le liquide clair, on fait
sécher les boues -et on les soumet une seconde fois à l'amalgamation. J'ai même été obligé, dans plusieurs expériences, de recommencer une troisième fois l'amalgamation. J'ai déjà indiqué les deux raisons principales pour lesquelles cette répétition est nécessaire : t° Dans l'amalgamation proprement dite, il est impossible d'obtenir, avec des meules aussi faibles, un contact intime et prolongé du mercure avec tous les grains du minerai grillé ; 20 Dans la séparation du mercure d'avec les boues on ne peut pas arriver, en opérant sur une quantité de matière aussi petite, à réunir dans le mercure liquide la totalité de l'amalgame formé. Ces inconvénients ne se présentent pas dans les usines. Les meules ont un poids suffisant et on peut appliquer aux boues des opérations de préparation mécanique qui permettent, de dissoudre dans le mercure la totalité de l'amalgame. QUATRIÈME PARTIE DU TRAITEMENT.
Opérations complémentaires.
J'ai essayé plusieurs procédés pour déterminer l'argent contenu dans le mercure : un seul m'a donné de bons résultats, c'est l'application au laboratoire des opérations qui sont faites dans les usines Il est assez long et cause des pertes d'argent qui sont fort appréciables, quand on opère sur des minerais d'une teneur peu élevée. Avant de le décrire, je dirai quelques mots d'un autre procédé beaucoùp plus simple qui a le grave inconvénient de donner des résultats très-irréguliers. La marche qui paraît la plus rationnelle pour retirer l'argent contenu dans le mercure peut se résumer ainsi : placer le mercure dans une coupelle de dimensions convenables, avec la quantité de plomb pauvre suffisante pour permettre d'obtenir l'argent sous forme de bouton bien fondu,
DES MiNERAIS D'OR ET D'ARGENT.
69
introduire la coupelle sous un moufle froid et chauffer avec
la plus grande lenteur jusqu'à l'expulsion totale du mercure, achever enfin la coupellation du plomb d'oeuvre. Ce procédé m'a réussi quelquefois, mais très-fréquemment, il se produit des explosions successives au moment
où le mercure commence à distiller, et presque toute la matière métallique est projetée en dehors de la coupelle. Je n'ai pas réussi à éviter ces explosions, soit en poussant un peu rapidement la distillation, soit en conduisant avec la plus extrême lenteur l'élévation de la température du moufle. Les explosions, lorsqu'elles se produisent, font per-
dre tout le fruit des précédentes opérations ; en conséquence, je me suis résigné à adopter en tout cas le procédé que je vais décrire. Le mercure est introduit dans une grande cornue de verre qui doit être remplie tout au plus jusqu'au tiers de la hauteur de la panse : la cornue est chauffée lentement dans un four à réverbère ; le mercure distillé est recueilli dans une capsule contenant de l'eau. L'appareil est disposé comme
pour l'es-ai des minerais de mercure, et l'opération est conduite à très-peu près de la même manière. On conduit très-lentement la distillation du mercure et la cornue n'est portée au rouge sombre que lorsque la distillation paraît être complète. L'argent reste dans la panse de la cornue, soit sous forme de culot, si l'on a chauffé un peu fortement dans les derniers moments, soit sous forme de pellicules ou delamenes adhérentes à la paroi, lorsque la température n'a pas été élevée jusqu'au point de fusion de l'argent. Dans tous les
cas, on remarque à la partie supérieure de la panse, et jusqu'à la naissance du col des pellicules d'argent. Elles proviennent des globules d'amalgame qui ont été projetés pendant la distillation, à la suite des petites explosions qui ont lieu dans la cornue, comme dans la coupelle, mais avec
une force bien moindre. La distillation du mercure con-