Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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MODIFICATIONS DES ROCHES.
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REVUE DE GÉOLOGIE.
que les couches calcaires se trouvant à la base du tertiaire du Vicentin, se présentent souvent à l'état de tufs, dépourvus de calcaires. Ces tufs, toujours voisins des dykes basaltiques, doivent être considérés non comme des dépôts originaires, mais comme le pro. duit d'une désagrégation ou d'une dissolution sur place des cal-
caires à grain grossier de la base du tertiaire, par des agents aqueux venus de l'intérieur de la terre. La scaglia, couche supérieure du crétacé, étant à texture beaucoup plus serrée, ne présente jamais de pareils tufs.
Fer olle,-,iste changé en carbonate et imprégné de pyrite. A la mine de Landenne, du fer oligiste oolithique, LANDENNE. intercalé dans les schistes dévoniens de la Famenne, a présenté à M. Firke t (i) un métamorphisme qui paraît devoir être attribué au remplissage d'un filon de pyrite de fer qui le traverse. En effet, au contact même de ce filon, dont la puissance est seulement de Orn,02, le fer oligiste est devenu blanc et a été changé en fer carbonaté. Jusqu'à la distance de in mètres du filon, il est fortement mélangé de fer carbonaté; ce dernier se distingue très bien par sa couleur blanc-jaunâtre; il s'est développé dans toute la couche de fer oligiste, dont l'épaisseur mesure am,115, et il se montre surtout à son toit, qui est plus perméable que son mur. De petits grains de pyrite de fer et d'un silicate de fer ayant une couleur verte s'observent aussi dans la partie du fer oligiste qui a été métamorphosée. Comme l'observe M. Fi rket, il est vraisemblable que le métamorphisme du fer oligiste a été opéré par les agents qui ont formé le filon de pyrite de fer et en particulier par de l'acide carbonique; ils ont imprégné la couche d'oligiste avec de la pyrite de fer, et de plus ils l'ont transformé en fer spathique.
Imprégnation par de g filons 'métallifères. CÉVENNES. Les roches sédimentaires superposées au granite du Plateau central de la France, ont souvent été métallisées et imprégnées par les minéraux qui forment les gangues des filons métallifères, notamment par le quartz, la baryte sulfatée, la chaux fluatée et carbonatée. Les minerais métalliques, associés à ces gangues, peuvent d'ailleurs être la pyrite de fer, la galène, la blende, la pyrite de cuivre, la stibine et divers produits résultant de la décomposition de ces sulfures.
Dans les Cévennes, en particulier, la stibine est assez abondante pour être exploitée comme minerai d'antimoine. Ainsi, à Charmes, dans l'Ardèche, on voit de la dolomie triasique, recouvrant le granite sur une faible épaisseur, qui a été fortement métamorphosée par l'arrivée de silice accompagnée de stibine. Cette dolomie présente des amas irréguliers et sans allure déterminée, consistant en
silex brun, accompagné de barytine et de stibine formant tantôt des veines et tantôt des nodules radiés. Il y a aussi des mouches de pyrite de fer, et près de là, à Soyons, cette pyrite donne même lieu à une exploitation importante. Il est visible que la métallisation de la dolomie triasique de Charmes doit être attribuée à des sources minérales émergeant du granite qui la supporte.
Métamorphisme produit par les filons d'étain.
M. Le Neve F o st e r (I) a continué les études que nous avons déjà mentionnées précédemment, et elles mettent bien en évidence le métamorphisme exercé par les filons d'étain. CORNOUAILLES.
Dans le filon connu sous le nom de Great Flat Lode, qui est situé près de Redruth, l'inclinaison est d'environ /W. Sa masse est du schorl stannifère, contenant de t à 5 p. 100 de cassitérite en grains ou en veinules. Un schorl-rock, pauvre en étain, sépare le filon du granite ou du killas; mais le passage est progressif et l'on ne peut pas distinguer de mur proprement dit. L'auteur pense que la fissure centrale, qui règne d'un bout à l'autre du filon, a servi
de chemin à des vapeurs ou à des dissolutions qui ont entièrement altéré les roches au contact, en transformant soit le granite, soit le killas en schorl-rock. La même conclusion s'applique, selon M. Le Neve Foster, , aux amas stannifères de Wendron, où la roche est un mélange de mi-
nerai d'étain avec quartz, chlorite, gilbertite, pyrite; tous ces dépôts sont, pour l'auteur, non des filons, mais des bandes de granite
métamorphosé, où l'on peut suivre souvent les fissures et les
plans de joint de la roche encaissante. Nous rappellerons que cette manière de voir s'accorde avec les vues depuis longtemps développées sur l'origine des gisements stannifères, par M. D aubrée et par d'autres géologues. Les gites stannifères en amas ou stockwerks du Cornouailles
ont encore été étudiés par M. Le Neve Forster. On sait que ces amas peuvent se rencontrer dans le granite, dans le killas (1) Geol. Society, 9 janv. 1878.
(1) Bull, de l'Acad. roy. de Belgique, t. XLV, 1878:
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Revue de géologie, XV, 197.