Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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381 DU ROYAUME DE PÉRIE ET DES PAYS VOISINS.
GÉOLOGIE ET INDUSTRIE MINIÈRE
fragments dans un sondage et qu'on retrouve en morceaux dans les alluvions. Schistes bleuâtres très tins, avec veines de quartz intercalées dans les lits. Calcaires-marbres, gris ou blancs. Argile bleue très compacte et très fine, formée principalement de kaolin mélangé avec des débris de schistes et des morceaux de quartz. Alluvions composées de lits alternants sableux et argileux,. dans lesquels se trouvent quelques lentilles de minerai d'étain. Alluvions très modernes produites par la rivière et renfer-
mant des ossements et des coquilles qui se trouvent
encore
dans le pays à l'état vivant. Humus noir très épais en certains points et presque nul ailleurs, parfois riche en étain.
Les mines de ce pays sont généralement
pauvres,
comme d'ailleurs toutes celles où les couches exploitées se trouvent non pas dans les alluvions anciennes, mais
dans l'humus ou les dépôts très récents. En avançant vers le sud, on arrive à la mine de Lahat, siège de l'exploitation de la « Compagnie des mines d'étain
de Pérak ». La vallée de Lahat, large d'un kilomètre à son ouverture, est formée par la réunion de deux vallons qui descendent du massif montagneux du G. Mirou. Ces deux vallons sont courts et étroits celui du nord, qui était, dit-on, très riche, a été exploité jadis par les Malais et peut-être même par les Siamois ; celui du sud, qui est
un peu plus large, n'a jamais été l'objet de travaux ; il semble ne pas renfermer d'étain. C'est à l'ouverture de ces vallons que les premiers travaux ont été faits. La partie large de la vallée semble être beaucoup plus riche que les vallons, les lentilles riches y sont plus étendues, mais aussi elles sont bien plus profondes. C'est pour cette unique raison qu'elle n'ont pas été autrefois exploitées par les indigènes. Les alluvions de Lahat sont analogues à celles de Larout et de Thaïping. Le kong, couvre les roches an-
ciennes sur une grande partie de la vallée, mais il cesse dans la partie basse et est remplacé par les calcaires (fig. 6, Pl. IX)... sur lesquels se trouvent les couches à étain elle L'épaisseur des couches à Lahat est très variable ; augmente à mesure qu'on descend dans la vallée, atteint
diminues son maximum (10 à 12 mètres) vers le milieu et
lorsqu'on avance vers la rivière de Kinta. A moitié chemin environ, entre Lahat et la rivière, on rencontre des affleurements calcaires qui forment le prolongement des ceux dont j'ai parlé plus haut, et que, l'on peut voir sur la route de Penkalan (*), Pégou à Lahat.
Les minerais de Lahat sont très fins, mais aussi très purs, ils renferment une bonne proportion de cassitérite blanche.
Dans l'intérieur du massif montagneux qui s'élève au nord-ouest de Lahat, sont de petits vallons dans lesquels les mineurs chinois sont venus se fixer. L'un d'eux, celui du S. Doran, semble être d'une grande richesse, mais les difficultés des transports sont telles que les mines sont peu importantes. Près de la source du S. Doran, onvoit un bel affleurement de granite à gros éléments ; on en retrouve encore un autre, un peu plus loin, en dessous. d'une mine, chinoise. Les alluvions exploitées à Khan Doran reposent sur le granite décomposé, elles sont peu,
épaisses et varient de 1 à 3 mètres. Le minerai s'y
rencontre à l'état de longues bandes qui parfois reposent directement sur le granite, mais fréquemment se trouvent presque à la surface.
En partant de Lahat pour se rendre à Pappan (**), traverse plusieurs vallons de peu d'importance, dans lesquels se trouvent des mines chinoises et malaises. (") Penkalan, crue auprès duquel est bâti un village.
(') Pappan, planche; village ainsi nommé parce qu'autre-, fois on y fabriquait des planches.