Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 237
par la calcination en vase clos, 40 p. 100 de matières volatiles ; la seconde, provenant de Drocourt (Pas-de. Calais), donne 27,86 p. 100 de matières volatiles; la troisième enfin, venant de Dourges (Pas-de-Calais), tient 23,60 de matières volatiles.
Des mélanges tenant
1
p. de dynamite et 1
con-
p. de
poussière de houille de Blanzy (2 exp.), 2 p. de dynamite pour 1 p. de poussière de houille (1 exp.) et même 4 p. de dynamite pour 1 de poussière (1 exp.) n'ont pas allumé le grisou.
A poids égaux, il n'y a eu inflammation ni
avec la
poussière de Drocourt (1 exp.), ni avec celle de Bourges (1 exp.).
Ces résultats sont intéressants, mais il n'y aurait pas lieu de chercher, dans des mélanges de dynamite et de poussière de houille, un explosif présentant quelque sécurité ; car, malgré les résultats de nos expériences, il nous semble possible que, pour des houilles un peu plus inflammables, ou dans des circonstances particulières, difficiles à préciser, la poussière de houille portée à une haute température vienne brûler à l'air. Le résultat obtenu avec le lignite rend cette réserve nécessaire.
Dynamite et poussière de lignite de couleur brune (Braunkohle). Les lignites donnent encore plus de matières volatiles que les houilles. Nous avons fait pulvériser sous les meules un lignite brun provenant d'Allemagne, qui se trouvait à la poudrerie de Sevran, et donnait 62,40 de matières volatiles. Un mélange de 2 parties de dynamite et 1 partie de lignite a allumé le grisou. On se rend aisément compte de ce résultat, en apparence contradictoire avec les précédents, en observant que non seulement le lignite est beaucoup plus inflammable que la houille, mais encore que sa distillation
donne naissance à une sorte de braise inflammable à basse température.
et azotate d'ammoniaque. Guidés par des raisons théoriques que nous exposerons plus loin, nous avons expérimenté des mélanges de dynamite et Dynamite
d'azotate d'ammoniaque. Ces mélanges diffèrent d'ailleurs
de ceux qui sont connus sous le nom de dynamites à l'ammoniaque en ce que, n'ayant pas pour but d'accroître l'effet mécanique de l'explosif, nous ne cherchions pas, en ajoutant une matière carbonée, à utiliser l'excès d'oxygène de la dynamite et de l'azotate. Un mélange intime de 20 parties de dynamite n° 1 de Yonges et de 80 parties d'azotate détone franchement l'air et, dans 2 expériences n'a pas allumé le mélange gazeux.
L'azotate d'ammoniaque ne joue pas ici tout à fait le même rôle que les substances telles que le chlorhydrate d'ammoniaque, puisqu'il est lui-même un explosif et par
conséquent dégage de la chaleur en se décomposant en Az,0 et HO. Mais il en dégage moins que la dynamite, et l'effet explosif du mélange se trouve ainsi atténué. Nous reviendrons d'ailleurs sur la théorie de ces phénomènes.
Coton-poudre et chlorhydrate d'ammoniaque. Nous avons aussi songé à mélanger le coton-poudre avec diverses substances. Le mélange est plus difficile ; il a été opéré sous les meules légères de la poudrerie. Nous avons d'abord expérimenté des mélanges de coton poudre de mine avec du chlorhydrate d'ammoniaque. Un mélange de 80 p. de coton de mine et de 20 p. de chlorhydrate n'a pas allumé mais un mélange de 75 p. de
le grisou (1 seule exp.), coton et de 25 p. de chlorhydrate l'a allumé. Il faudrait, pour arriver à une suffisante sécurité, augmenter la proportion de chlorhydrate,