Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)
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DE L'ALUMINIUM ET DE SES ALLIAGES.
FABRICATION ÉLECTRO-MÉTALLURGIQUE
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chaussées, directeur de cette société, étudier sur place le
puis lavé à l'eau chaude : celle-ci dissout la potasse, et
procédé Héroult et son application à la fabrication de l'aluminium, du ferro-aluminium, du bronze et du laiton
il reste de l'alumine insoluble que l'on transforme ensuite en chlorure d'aluminium. Le chlorure qui en résulte est réduit par le sodium. Le procédé Cowles utilise le principe, dû à Siemens, du chauffage d'un creuset par l'électricité ; on y opère la réduction directe de l'alumine par le charbon, au contact du cuivre, de manière à produire du bronze d'aluminium. Le creuset Cowles est un parallélipipède en briques réfrac-
d'aluminium. Nous avons pensé que quelques renseignements sur cette métallurgie nouvelle, encore mal connue,
pourraient intéresser les lecteurs des Annales. Avant d'aborder la description du procédé électrométallurgique de l'usine de Froges, nous croyons devoir rappeler brièvement les procédés divers qui ont servi jusqu'à ce jour à la préparation de l'aluminium et de ses alliages. Découvert par Wi)hler en 1827 sous la forme d'une poudre grise obtenue par l'action du potassium sur le chlorure d'aluminium, l'aluminium en lingot fut obtenu pour la première fois en 1854, par 11'1. H. Sainte-Claire
taires dont les parois intérieures sont garnies d'une couche de charbon ; on y introduit successivement le cuivre et un mélange de corindon et de charbon de bois pulvérisé ;
l'ensemble est recouvert d'une couche de
charbon et finalement d'un couvercle en fonte percé de trous pour le dégagement des gaz qui se produisent. Les deux petites parois verticales laissent passer deux grosses électrodes en charbon qui aboutissent au sein du mélange à fondre. En employant un courant de 3.000 ampères,
Deville, au moyen de la décomposition du chlorure d'aluminium par le sodium ; dès 1855, M. Devine put fabriquer industriellement le nouveau métal en décomposant par le
sodium un chlorure double d'aluminium et de sodium, dans un four à réverbère. Ce procédé, pratiqué d'abord à
MM. Cowles arrivent à faire fondre, en une heure et demi
Nanterre, a été exclusivement employé pendant longtemps;
40 kilogrammes de corindon mélangé à du charbon. Le
il est encore usité à l'usine de Salindres (Gard), la seule usine française qui ait produit de l'aluminium en 1887;
procédé Cowles peut utiliser à volonté des courants
environ, une charge de 70 kilogrammes de cuivre et alternatifs ou continus ; il est appliqué, aux États-Unis, à l'usine de Lockport, N. Y. et, en Angleterre, à l'usine de Milton, à Stoke-on-Trent ; il permet de fabriquer à volonté,
d'après la statistique dressée par l'administration des mines, la quantité produite, en 1887, n'aurait pas dépassé 2.042 kilogrammes, valant 100 francs le kilogramme.
Des procédés chimiques qu'il est difficile de ne pas considérer comme dérivés de celui de Devine ont été mis en oeuvre sous divers noms : nous nous bornerons à citer
le procédé Frismuth et le procédé Castner, appliqué à Birmingham (Angleterre). Dans ce dernier, on calcine à basse température un mélange d'alun et de goudron; la calcination expulse l'eau de cristallisation et laisse un résidu composé de soufre, potasse et alumine, qui est soumis à l'action de la vapeur d'eau et de l'air au rouge sombre,
en remplaçant le cuivre par un autre métal, tous les .
alliages de l'aluminium, notamment le ferro-aluminium, et aussi, en remplaçant l'alumine par la silice, les alliages du silicium ; il ne semble pas avoir, jusqu'à ce jour, servi à la fabrication de l'aluminium pur. Le procédé Minet, exploité par M. Bernard, à Creil,
consiste dans l'électrolyse à faible tension d'un bain maintenu à l'état de fusion ignée par l'action d'un foyer extérieur ; il permet d'obtenir l'aluminium pur en sacrifiant
une partie de la production à la protection de l'autre.