Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)

FABRICATION DE LA FONTE

La comparaison des chiffres de ce tableau suggère les réflexions suivantes

La capacité totale du haut fourneau américain et du haut fourneau luxembourgeois ne diffère pas d'une manière bien sensible, mais le premier est beaucoup plus élancé que le second. Notre type n° 2 rentre manifestement dans le type que Gruner a désigné autrefois sous le nom de trapu. Le diamètre de 7',50 au ventre est, à vrai dire, exceptionnel; c'est le maximum que nous ayons

rencontré, et la plupart des hauts fourneaux traitant

actuellement des minerais oolithiques ont, plutôt 6,50 que 7'11,50 à cette dimension, mais le fourneau que nous avons pris comme élément de comparaison est un des derniers construits, et la tendance actuelle paraît être, si l'on veut augmenter la capacité, de le faire plutôt en donnant de la largeur que de la hauteur, car après avoir atteint des hauteurs de 25 mètres on est redescendu partout sur le continent au-dessous de ce dernier chiffre. Les Américains feront-ils aussi à leur tour un pas en arrière, c'est ce que l'avenir montrera. C'est à la haute pression et surtout à la constance du volume de vent injecté qu'on attribue généralement la forte production des fourneaux américains, sans oublier bien entendu la teneur des minerais, qui est presque double en Amérique de ce qu'elle est dans le Luxembourg et les pays voisins. Jusqu'à présent on a plutôt cherché en Europe à augmenter la température que le volume du vent,

et on est arrivé, dans les installations qui nous sont connues, à un maximum qu'il sera difficile de dépasser. Les appareils Cowper ont pris décidément le pas sur les Whitwell ; on a à la fois augmenté leurs dimensions et multiplié leur nombre. Un fourneau présentant les dimensions indi,

quées ci-dessus est ordinairement muni de quatre de ces appareils, ayant une hauteur égale à, la sienne, avec un dia-

mètre de 6 mètres au moins. La surface de chauffe étant

DANS LE LUXEMBOURG ET LES PROVINCES DU RHIN.

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encore augmentée par des combinaisons ingénieuses des empilages en briques réfractaires, on a été. conduit à développer également le tirage. Une hauteur de 50 mètres pour la cheminée des appareils se rencontre donc assez fréquemment.

La comparaison des souffleries allemandes et luxembourgeoises avec celles d'Amérique donne aussi lieu à. quelques observations. La construction de ces machines a toujours été considérée -.comme délicate et est restée le monopole d'un petit nombre d'établissements. L'usine de Seraing occupe parmi eux une place absolument prépon-

dérante. Sans prétendre établir une statistique rigoureuse, on peut avancer que la moitié au moins des hauts fourneaux du Nord et de l'Est de la France, de la Belgique et du Luxembourg sont munis de souffleries sorties des ateliers John Cockerill. Des constructeurs allemands ont bien livré quelques types de machines horizontales et de machines à balancier heureusement étudiées, mais l'usine de Seraing n'en reste, pas moins le fournisseur le plus attitré du type vertical à cylindres superposés que les Américains eux-mêmes ont .presque partout adopté. La différence entre les deux pays consiste en ce fait que, jusqu'à présent, la Machine soufflante européenne avait de grandes dimensions et une faible vite.sse (grand type de Seraing : cylindre soufflant D -= 3'1,00, Course

Vitesse -= 12 à :15 tours), tandis que nous trouvons, polir les machines américaines adoptées presque partout, une course de 1"1,52 avec des diamètres du cylindre soufflant

variant de lm,62 à 2',13. La. vitesse est, il est vrai, portée à 30 et même 40 tours, de sorte que le volume injecté atteint néanmoins, dans les deux cas, aux environs de 400 mètres cubes. Pour arriver aux 'grosses productions qui caractérisent leurs installations, les Américains consacrent en général deux souffleries à la marche d'un seul haut fourneau. Aux établissements de l'Illinois

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