Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)
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604 ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLÉR DU NORD
productif ; là aussi, dans ce paquet ainsi venu du sud,
les couches houillères sont renversées près du calcaire carbonifère, et elles se remettent en position normale quand on s'en éloigne. L'explication par un double repli de la voûte anticlinale n'a même plus rien d'hypothétique, car l'exploitation a suivi toutes les sinuosités de couches.
C'est une chose bien curieuse et bien remarquable de voir, malgré la distance et malgré les apparences différentes, toutes les particularités de la coupe de Charleroi se reproduire dans celle du bassin de Valenciennes, si l'on adopte la nouvelle interprétation que je propose, et
l'explication de l'une servir à l'autre sans rien avoir à y modifier. C'est un bien fort argument en faveur de l'unité et de la continuité di grand phénomène qui a créé dans la région des allures si compliquées ; c'est une preuve pour moi qu'il s'est poursuivi bien au delà de la région où les dénudations nous permettent d'en suivre la trace, et je dirai tout à l'heure comment cette considération a contribué à changer ma manière de voir sur le Boulonnais.
La faille de la Tombe à Charleroi, la faille de Boussu à Mons, le cran de retour à Anzin, ne sont qu'un seul et même accident. Après les explications qui précèdent, la meilleure manière de mettre le .fait en évidence est de tracer, avec les données combinées des trois bassins, une coupe schématique unique, et de montrer qu'il suffit du
déplacer la surface du sol (c'est-à-dire la surface (1( dénudation) pour que cette même, coupe représente volonté celle de Charleroi, de Mons., du Nord ou du Pasde-Calais. Ily a bien naturellement des différences locales, dues à l'accentuation plus ou moins marquée de plis ou de failles secondaires ; mais il est probable que ce sont les
mêmes plis principaux qu'on retrouve dans toutes ces coupes (plis de Vieux-Condé, de Vicoigne, d'Aniche et de
ET SUR LE BOULONNAIS.
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l'Escarpelle , et enfin pli de Dour et du couchant de Mons); en tout cas toutes les allures si variées du bassin franco-belge, tous ses accidents complexes peuvent dériver d'une coupe unique; c'est cette coupe que j'ai essayé de représenter (fig. 3, PI. X). La figure 4 de la même planche indique la hauteur à laquelle il faudrait l'arrêter pour obtenir les coupes les plus typiques de toute la région entre Liège et Fléchinelle. Cette nouvelle manière d'envisager la géologie du bassin de Valenciennes aurait pour conséquence d'augmenter
tout le long du bassin, d'une bande de 5 kilomètres de largeur, la surface sous laquelle existe le terrain houiller dans le département du Nord ; elle mène de plus à supposer que, sous le faisceau déjà exploité au sud du cran de retour, les faisceaux du nord existent avec toute leur richesse, à une profondeur probablement moindre qu'on n'aurait pu le supposer. Cette profondeur doit pourtant être encore trop grande pour qu'il y ait actuellement aucun profit à en attendre, et il est à craindre que nulle part la surface de charriage (la faille du Midi ou celles qui l'accompagnent), ne se relève assez du côté du sud pour ne plus former qu'un manteau que des sondages de recherches ou des puits d'exploitation puissent traverser avec succès. Si ce relèvement a lieu, on peut prévoir par continuité que c'est au-dessus de la ligne que j'ai appelée
pli de Dour et dont j'ai indiqué au début la position
rectifiée. C'est à l'aplomb de cette ligne que, d'une part le manteau de recouvrement aura chance d'être le moins épais, et surtout qu'il aurait chance d'être formé uniquement de dévonien, sans calcaire carbonifère sous-jacent, et par conséquent sans grands niveaux aquifères audessus de la houille supposée. En attendant, c'est des travaux de la concession de Crespin qu'on peut, dans l'avenir, attendre quelques nouveaux éclaircissements. Ces travauxne sont encore arrivés