Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.
binée d'une température très élevée et de pluies très abondantes. Les roches qui donnent naissance à l'argile
sont principalement les schistes, métamorphiques ou non, qui forment la bordure du massif central, et en seconde ligne les granites et les diabases. L'abondance: du fer s'explique par la décomposition de filons de magnétite et d'oligiste et principalement par l'oxydation et par la dissolution des pyrites contenues dans les schistes. détruits ou même demeurés en place. La formation pré-
sente des caractères distincts suivant qu'elle est à son lieu d'origine ou qu'elle a été remaniée par les eaux. Dans le premier cas, il y a une grande analogie de composition et même parfois de couleur entre la couche superficielle et la roche en profondeur ; c'est ainsi que les schistes verdâtres du mont Ababé (monts de Cristal), sont recouverts d'une argile gris-verdâtre, complètenient distincte de la latérite ordinaire. Le produit de décom-
position repose directement sur le terrain décomposé, sans trace de stratification dès que la transformation est assez avancée ; il enveloppe parfois des fragments intacts de la roche-mère et le passage de celle-ci à son produit est continu. De telles formations se trouvent principalement sur les sommets et sur les flancs des col unes.
Au contraire, dans les bas-fonds, sur les plateaux étendus et peu élevés, dans toute la zone littorale, la latérite a un caractère très net d'alluvion : non qu'elle soit toujours stratifiée ; dans sa partie snpérieure, elle est au contraire concrétionnée par la circulation ultérieure des eaux, par la venue des éléments ferrugineux, par leur concentration autour de centres probablement organiques. Mais si l'on fait la coupe jusqu'au terrain solide, on voit les choses se distinguer nettement du cas précédent : tout d'abord, il n'y a aucune corrélation entre le sol et le sous-sol ; dans l'Okanda, par exemple,
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la même argile recouvre ici un granite, plus loin un quartzite ; à la base de la formation récente, on trouve généralement un lit de cailloux roulés, cimentés par de l'oxyde de fer, quelquefois des lits alternants de sable .et d'argile, puis une couche de limonite, manganésifère à sa base, enfin l'argile jaunâtre ou rougeâtre, homogène en sa composition ; parfois deux ou trois séries analogues se sont superposées et alors la stratification apparaît nettement.
Sables. - L'argile recouvre les terrains schisteux et les parties les plus voisines de la côte, où elle .a- été
apportée par les eaux ; les sables, déposés à l'état actuel ou provenant de la destruction de grès s'étendent vers l'intérieur. Comme les argiles, ils peuvent être en place ou stratifiés ; mais ici la distinction est plus délicate et présente moins d'intérêt ; de plus, un nouveau facteur de remaniement intervient : le vent forme, dans le pays des Batékés, des dunes atteignant parfois 200 et 300 mètres de hauteur. Dépôts postpliocènes et actuels des fleuves.- Après le ,diluvium, pendant lequel de très grandes surfaces furent
couvertes par les eaux et s'étendit la nappe d'argile
stratifiée dans les bas-fonds et sur la zone littorale, les ilits des fleuves se resserrèrent: mais ils conservent encore des extensions très différentes à la saison sèche et à la saison des pluies ; pendant la seconde, des masses énormes d'argiles et de sables sont entraînées et forment des bancs mouvants qui apparaissent aux basses eaux, parfois sur des étendues considérables ; souvent d'épaisses couches de feuilles sont interstratifiées. Là où le courant est trop fort pour que des bancs se déposent, dans toute la région des rapides, le lit du fleuve est recouvert d'un Poudingue à ciment ferrugineux formé par la réunion de