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NOTE SUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE

DES SCHISTES BITUMINEUX

étrangers ; les autres, huiles à gaz et goudrons, disposent de débouchés excessivement restreints, destinés à se resserrer chaque jour davantage.

permettent en même temps d'alimenter sans frais certaines industries annexes, dont ils sont les propriétaires (verrerie, briqueterie). La houille et le schiste, exploités indépendamment l'un de l'autre, conduiraient sans doute à des bénéfices assez problématiques; l'ensemble réussit à vivre ; c'est un peu, comme on Fa dit, l'association de l'aveugle et du paralytique. Le boghead de l'Autunois est dans des conditions assez différentes. Utilisé pour l'enrichissement du gaz d'éclairage (il contient 55 à 60 p. 100 de matières volatiles), il a longtemps été l'élément essentiel de la prospérité indéniable de la Société lyonnaise, qui l'exploite dans ses deux mines des Télots et de Margenne. Mais ces conditions favorables se sont complètement modifiées dans ces dernières années ; la Société ne peut plus compter autant -qu'autrefois sur l'heureux appoint qu'elle retirait du boghead, dont l'extraction s'opère dans des conditions particulièrement onéreuses.

Caractère mixte des entreprises de schiste. — Il ne faut donc pas s'étonner des constatations souuent peu favorables auxquelles peut donner lieu l'examen du traitement ■du schiste, au point de vue des bénéfices réalisés. La conclusion à peu près constante des nombreuses recherches entreprises à ce point de vue a toujours été un gain sinon nul, du moins presque négligeable. Nous ne reprendrons pas une pareille étude, dont les résultats sont très sujets à caution, en raison de la multiplicité des opérations envisagées. Une circonstance particulière vient encore compliquer le problème. Nous ne sommes pas en présence d'entreprises à caractère bien défini, dont l'objet serait ■exclusivement le traitement du schiste bitumineux. La majorité des gisements français, actuellement en activité, renferment une deuxième substance, exploitée concurremment avec le schiste, houille dans l'Allier, boghead dans l'Autunois. Les comptes financiers des Sociétés sont absolument communs aux deux produits, et il serait impossible de déterminer, d'une manière précise, le prix de revient afférent à chacun d'eux. Les entreprises de schiste se présentent ainsi avec un caractère mixté très particulier, <jui apparaît même, pour quelques-unes d'entre elles, comme une des conditions do leur existence. La houille du bassin de l'Aumance est sans doute de qualité assez médiocre, et l'on a tout dit sur l'inexploifabilité d'un pareil gisement, considéré seul. Mais les 80.000 tonnes extraites chaque année dispensent les exploitants de toutes dépenses de combustible (*), et leur (*) Les dépenses de combustible dans l'Autunois ne s'élèvent pas à moins de 2 fr. 53 à 3 francs par hectolitre d'huile brute distillée (abstraction faite du boghead).

Dépendance du régime douanier. — Ainsi, qu'on envisage le schiste, la houille ou le boghead, l'avenir des entreprises comporte de sérieux aléas, et, tout au moins en ce qui concerne le traitement du schiste, elles demeurent plus que jamais sous la dépendance étroite des tarifs de douane. Les prix de vente sont actuellement trop voisins des prix de revient pour qu'un abaissement quelconque des taxes ne soit pas le coup de grâce pour la plupart des exploitations. On pourra, sans doute, perfectionner encore les méthodes de traitement, et l'ingéniosité des industriels n'a pas dit son dernier mot. Mais la situation, à ce point de vue, n'est plus ce qu'elle était en 1892; il est difficile d'imaginer, comme à cette époque, des transformations radicales, capables de -compenser une nouvelle réduction des tarifs. La question «lu dégrèvement des pétroles passionne, du reste, trop