Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
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trouve mêlée, d'après Jutier et Lefort, aux eaux froides d'origine superficielle. Celles-ci provenant des collines escarpées qui bordent la vallée de Plombières, au Nord et au Sud, traversent le grès bigarré et le grès vosgien pour arriver dans la région granitique au niveau des sources thermales. Ces eaux sont analogues à celles des sources qui alimentent abondamment la région en eau potable. Il se forme ainsi entre les eaux froides et les eaux chaudes des mélanges correspondant aux eaux des différents griffons ; aussi constate-t-on une relation entre la température des eaux et leur teneur en extrait sec. On remarque, d'autre part, conformément aux idées actuelles, si l'on fait le pourcentage des différents constituants, d'après les analyses de Lefort, que l'acide sulfurique et la sonde, pour ne parler que des plus importants, diminuent d'une façon constante des sources chaudes aux sources froides, la chauxet la magnésie allant au contraire en augmentant. Il semble juste d'admettre quela dilution portant sur la teneur en extrait sec doit de la même façon porter sur la richesse en émanation. Dans ces conditions, les eaux thermales les plus chaudes, les plus riches en extrait sec, devraient être également les plus radioactives. Nous avons vu qu'il n'en est rien et que des eaux de température très voisine ont quelquefois des radioactivités très différentes. Bien mieux on serait tenté d'admettre que, d'une façon générale, les eaux tempérées sont plus radioactives que les eaux chaudes. La première hypothèse à mettre en avant serait de supposer que la radioactivité est le propre des eaux froides. Cette hypothèse est à rejeter, a priori, pour les raisons suivantes : Les eaux des sources froides environnant le bassin thermal devraient, dans ce cas, être plus riches en émanation que celles des sources tempérées ; si, comme nous
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DE PLOMBIÈRES ET DES VOSGES
LA RADIOACTIVITÉ DES SOURCES THERMALES
l'avons indiqué dans notre premier travail, certaines eaux froides sont radioactives, leur radioactivité, tout au moins pour quelques sources que nous avons étudiées sans avoir poursuivi systématiquement nos recherches de ce côté, est insignifiante par rapport à celle de l'ensemble des -sources tempérées. D'autre part, les eaux de Luxeuil, qui traversent une forte couche des terrains analogues à ceux qui couronnent les hauteurs environnant Plombières, devraient être beaucoup plus riches en émanations que celles de Plombières ; elles sont au contraire un peu moins radioactives (*). L'hypothèse delà radioactivité des eaux du bassin thermal, du fait des eaux froides, étant abandonnée, il faut nécessairement admettre la radioactivité des eaux chaudes, d'autant plus queles eaux thermales de la région sont fortement radioactives, comme cela a été indiqué par Curie et Laborde pour les sources des stations balnéaires et comme nous venons de le montrer nous-même pour les sources •sauvages. Il y a donc lieu de se demander s'il n'y a pas, tout au moins pourcertaines eaux chaudes, une perte d'émanation et à qui est due cette perte. Nous ne connaissons pas la radioactivité de l'eau thermale-type, mais si nous admettons que la dilution doit la laisser intacte et par conséquent proportionnelle à l'extrait sec, nous aurons dans celui-ci une base sur laquelle nous pourrons tabler. Dans ces conditions, le rapport de la radioactivité à la teneur en sel devrait être constant s'il n'y a pas de perte d'émanation; au cas contraire, il nous donnera, pour une source déterminée, un coefficient, qui en lui-même n'aura pas de signification précise, mais sera, dans une certaine mesure, proportionnel à la radioactivité fournie (*) P. CURIE
Tome
et
LABORDE,
XVII, 1910.
Comptes rendus, t.
GXLII,
p.
1402- 1906 3
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