Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
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LA RADIOACTIVITÉ DES SOURCES THERMALES 470 par l'eau type et conservée par l'eau de la source. En nous adressant aux sources de Plombières pour lesquelles l'extrait sec a été déterminé, elles sont au nombre de onze, et en faisant le rapport de la radioactivité à l'extrait sec, on voit immédiatement, comme le montre le tableau V, une relation se détacher. Le coefficient obtenu pour les différentes sources va en croissant d'une façon très sensible et indiscutable, des sources chaudes aux * sources froides. Il semble résulter des faits qui viennent d'être exposés qu'en général les eaux de Plombières, étant supposées résulter de la dilution d'une eau thermale-type par les eaux superficielles, la perte de la radioactivité est d'autant plus importante que leur température au griffon de la source est plus élevée, ou du moins leur résidu sec est plus
considérable. TABLEAU V. -
Relations entre la radioactivité et l'extrait sec.
ÉMANATION
du
TEMPÉRATURE
Vauquelin Crucifix Thalweg- 5 Darnes $• Thalweg 1 Capucins Savonneuse 5 Savonneuse 2 Lambinet Savonneuse -i Bizot Babel (source non minérale)
68°, 5 46**5 60°, 5 52° ',3 56° ,1 51°, 0 k 8° . 't 27° 6 26° 8 °f>° 1 13° 1 9»Î2
radium en milli^r-miu. par litre
0,060 0.101 0,101 0,147 0.113 0,160 0,041 0,102 0,218 0,140 0,157
Émanation EXTRAIT SEc|
0,302 0,340 0,330 0,287 0,259 0,232 0,187 0,132 0,101 0,081 0.027 0,023
Extrait
j
0.17 0,30 0,31 0,51 0,44 0,69 0,22 0,77 2,16 1,80 5,8
[
-
l
L'eau de la source du Crucifix, qui échappait à la relation donnée par Jutier et Lefort entre la température et l'extrait sec, rentre dans la règle ci-dessus, si nous la classons non d'après sa température, mais d'après son extrait sec. C'est un nouvel argument à l'appui de l'as-
DE
PLOMBIÈRES
ET
DES
VOSGES
471
sertion de Jutier et Lefort et l'on doit la considérer comme une eau très chaude. La règle précédente, établie pour les différentes sources dont nous avons trouvé le dosage de l'extrait sec, sources représentant des températures et des débits très différents, réparties sur toute l'étendue du bassin thermal et dont le débit représente plus de 60 p. 100 du débit total des eaux de Plombières, peut donc être étendue à l'ensemble des sources de cette station. Naturellement il ne faudrait pas étendre la remarque précédente et en conclure que les eaux froides, d'une façon générale, doivent être plus radioactives que les chaudes ; tout au plus pourrait-on admettre que, pour deux eaux de la même origine, dans la même station, l'eau qui arrive au jour après avoir été la plus refroidie, sera également la plus radioactive. Observons que pareille remarque n'a jamais été faite et que, par exemple, les eaux de Bagnères-de-Luchon, qui ont fourni le premier travail complet sur la radioactivité d'une station, publié récemment par MM. Moureu et Lepape (*), ne présentent rien de semblable. Il n'y a aucune relation ni entre la radioactivité et la température, ni entre la radioactivité et l'extrait sec, comme les auteurs le font d'ailleurs remarquer eux-mêmes. Action des gaz spontanés. — A Plombières, il y a donc, semble-t-il, tout au moins pour les sources chaudes, perte de la majeure partie de l'émanation. Celle-ci se comporte comme un gaz et tend à s'échapper. Nous savons, en effet, que la simple agitation de l'eau avec son volume d'air à la température ordinaire lui enlève les quatre cinquièmes de sa radioactivité. A chaud, cette tendance est autrement considérable. (*) G.
MOCKETJ
et A.
LEPAPE,
Annales des mines, loc. cit.