Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

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ÉTUDE SUR L'ÉTAIN ET L'OR EN BOLIVIE

ne peut donc pas nier que le niveau actuel des Andes n'est que de beaucoup inférieur à celui où il se trouvait avant l'avènement des glaces. Il ne serait pas hasardeux de prétendre même que le soulèvement graduel des Andes a eu lieu pas àpas, parai-, lèlement à l'érosion et que probablement ces deux phénomènes continuent encore de nos jours, dans cette partie de l'écorce terrestre si peu stable. Une nappe glaciaire a dû occuper longitudinalement les flancs des Andes dans le Pérou et la Bolivie et s'étendre vers le Pacifique. Des cours d'eau, plus tard, ont creusé leurs lits à travers ces accumulations détritiques et ont formé les vallées qu'on y voit, et dont l'axe est perpendiculaire à celui de la chaîne des Andes. IL est donc évident partout ce que nous venons de relater que l'érosion a enlevé une énorme quantité de roches deplusieurs milliers de mètres d'épaisseur et par conséquent une pression proportionnelle très grande. En même temps elle mettait à jour des filons de formation profonde, c'està-dire formés sous une pression et à une température' énormes : les filons d'étain que je vais commencer à décrire sont de ceux-là. Formation stannifère. — En Bolivie, les filons stannifères se trouvent souvent à de grandes altitudes, près des sommets. Les roches encaissantes se composent, la plupart du temps, de schistes, de quartzites, où l'on voit que l'action métamorphique a été très intense. D'une manière générale, l'étain a été déposé dans une zone de fractures et de dislocations presque parallèle à l'axe principal de la Cordillera. Les fractures du sol perpendiculaires, ou à peu près, à la direction générale des dislocations que nous venons de mentionner paraissent s'être produites à des époques plus récentes et ne contiennent que très rarement des dépôts stannifères.

ET SUR LA GENÈSE DES DÉPOTS STANNIFÈRES

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Jusqu'à présent les théories relatives à la formation des filons, surtout celles énoncées par Van Hise et Sandberg, n'expliquent pas d'une façon satisfaisante les nombreux phénomènes de dépôts métallifères en général et ceux qui concernent l'étain en particulier. Il existe une explication basée sur. des découvertes récentes dans le domaine de la chimie, notamment sur celles de Moissan, et qui semble devoir donner toute satisfaction. On sait qu'aux très hautes températures, telles que celles du four électrique de Moissan, les affinités des éléments deviennent très différentes de celles qui se manifestent à des températures inférieures. A ces températures élevées, les combinaisons de l'oxygène avec les éléments du groupe halogène ne sont pas possibles, et les métaux à l'état gazeux ne peuvent se combiner qu'avec des éléments tels que le silicium, le carbone, le phosphore, l'arsenic, le soufre, etc., etc. . Cette affinité ne fait que croître, lorsque aux températures très élevées s'ajoutent de très grandes pressions, telles qu'il doit en exister dans l'épaisseur de l'écorce terrestre. Si au commencement du présent article je me suis écarté du véritable objet de la discussion et si je me suis étendu sur les phénomènes d'érosion, je l'ai fait avec l'intention de démontrer que cette érosion a fait disparaître une énorme pression et aussi une énorme température, pendant l'existence desquelles a eu lieu la formation des filons d'étain. En admettant cette hypothèse, bien des phénomènes de dépôts métallifères et surtout celui de la formation de l'étain deviennent intelligibles. Admettons, par exemple, une combinaison qui, dans le cas qui nous occupe, a fort probablement lieu, c'est-à-dire celle de l'étain avec le phosphore, ou encore avec le soufre (à l'état gazeux bien entendu). En pénétrant