Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 120]

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ÉPURATION DE LA HOUILLE.

ÉPURATION DE LA. HOUILLE

ture du foyer. Enfin, avec des cokes purs, les tubes s'engorgent moins vite et l'altération ou la détérioration de tous les organes est moins rapide. Si tous ces faits sont incontestables pour le coke, ils ne sont pas moins évidents pour le charbon , que l'on

commence à employer en nature sur les locomotives. Ici plus encore , il importe de lui faire subir l'opération préalable de l'épuration ; la présence du sulfure de fer, se transformant par la combustion en acide sulfureux, exercerait une action bien plus rapide d'altération sur les chaudières que lorsqu'il est déjà en partie décom-

posé par la carbonisation, comme dans le coke. Les autres raisons de l'utilité de la pureté existent également pour la houille crue, soit qu'on l'emploie en fragments plus ou moins gros, ou à l'état d'agglomération par le goudron. 11 serait superflu de pousser plus loin, ces appréciations pour reconnaître la haute importance qu'a déjà

acquise la question de l'épuration de la houille et le rôle considérable qu'elle est appelée à jouer en industrie

dans un temps très-prochain. Lorsqu'on voit le

prix

du combustible minéral s'élever avec une progression si rapide, il est permis de s'inquiéter de l'avenir. Dans

une industrie qui compte en France par centaines de millions et en Europe par milliards , toutes les questions qui se rattachent à l'économie d'emploi d'un produit si

précieux, à une meilleure utilisation, à la possibilité de tirer parti de ce qui est quelquefois délaissé, s'élèvent à la hauteur des considérations les plus graves de

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est sans inconvénient avec certaines qualités riches en goudron et en gaz, développant une très-haute température à la carbonisation. Mais pour d'autres charbons moins riches en principes volatils, il n'en est plus de même, et il convient alors de les laisser s'égoutter pen-

dant vingt-quatre heures, ce qui les débarrasse de la moitié environ des 12 à 15 p. soo de l'eau qu'il renferment au sortir de l'appareil. Un plus long séjour dans les égouttoirs n'aurait pas pour effet de diminuer sensiblement la proportion d'eau qui se trouve alors retenue par une action de capillarité. Ainsi réduite, elle ne peut

nuire à la carbonisation qu'en retardant un peu l'opération : il est des cas où cela est mêine avantageux.

Mais il n'en est plus de même lorsqu'il s'agit d'expédier au loin des charbons épurés, ou de les employer à l'agglomération ou à la fabrication du gaz. Dans le

premier cas, il y a altération plus prompte des vaisseaux servant au transport soit par terre soit par eau : le fret est accru d'un poids d'eau inutile, et les déchets en route par filtration ou évaporation donnent lieu à des contestations difficiles à régler. Lorsque le charbon est destiné à l'agglomération , il est indispensable qu'il soit épuré pour arriver à un bon produit; mais il n'est pas moins utile qu'il soit sec pour que la coagulation avec le goudron soit intime, et éviter les fendillements. Dans la fabrication du gaz, la question est plus com-

Jusqu'ici les menus charbons épurés ont été employés presque uniquement à la fabrication du coke

plexe encore. Il est évident, comme point de départ que pour obtenir du bon coke, il est de toute nécessité d'épurer préalablement la houille. Si le charbon était employé à cet usage en sortant des appareils avec ses 12 OU 15 p. 1 oo d'eau, ou même avec la moitié, le produit en gaz serait sensiblement réduit et le pouvoir

industriel. Pour cet usage, l'humidité qu'ils retiennent

éclairant considérablement amoindri comparativement

l'économie politique.

Toms IX, 1855.

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