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274 VENTS PÉRIODIQUES DE LA DRÔME. Nyons n'est pas la seule localité de la Drôme où il existe des vents périodiques journaliers. Non loin de là, aux Pilles, il s'élève ordinai- rement , vers le milieu de la journée, un vent froid appelé la Résine, qui, remontant la rivière d'Eygues, franchit le défilé où le village est bâti, et se perd dans une vallée plus large qui lui succède. A Saillans, où la vallée delà Drôme est très-rétrécie, il règne un vent également frais que l'on nomme Solore, et qui suit le cours de la rivière; d'après Chorier, lorsqu'il souffle avec violence, c'est un présage assuré de pluie. On cite des vents pareils à Châteauneuf- de-Bordette , à Benivai, à Saint-Mai et à Venterol. Il est fort remarquable que ces divers lieux soient tous situés à l'étranglement d'une vallée ou à l'entrée d'une gorge, et que les vents qui s'y font sentir aient pour caractère commun d'être froids : cette circonstance prouve que leur cause, comme celle du Pontias, est un refroidisse- ment inégal. Il est difficile, en effet, à cause de la différence d'expo- sition et de mille autres accidents locaux, que l'air renfermé dans deux vallées contiguè's y soit exactement au même degré de chaleur , et il doit en résulter en général des courants dont l'intensité et même le sens peuvent varier aux différentes époques de la journée. Les vents de cette espèce sont communs dans les montagnes ; si tous ne sont pas aussi connus que le Pontias, c'est que les circonstances étant moins favorables qu'à Nyons pour produire une grande inéga- lité de température , îls ont moins de force et de régularité. Nous avons dit plus haut que certaines cavernes laissaient échapper des vents frais : ce phénomène fort curieux peut être observé sans sortir du département de la Drôme. Sur le territoire de Luc, non loin du lieu appelé le Clap , il existe une fente de rocher longitu- dinale, large seulement de quelques décimètres, d'où il sort pendant l'été un courant d'air frais , qui est surtout sensible dans le temps des grandes chaleurs ; il est alors assez fort pour agiter les feuilles des buissons qui croissent près de là. Par une particularité qui semble d'abord inexplicable, ce vent cesse lorsque la température pour remplacer le premier : c'est ainsi que rlans un appartement exactement fermé, et où l'on fait du feu , il s'établit par la cheminée un double courant, l'un d'air chaud ascendant, l'autre d'air atmosphérique qui descend attiré par le vide. Il se passerait à Nyons un phénomène semblable , à cela près que le froid , au lieu de la chaleur, serait la cause motrice de l'air. r
