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COMBUSTION DES MÉLANGES GAZEUX.
grisou et d'oxygène. Les mélanges à propagation lente, tels
que ceux de grisou et d'air, d'oxyde de carbone et d'air, ne le présentaient pas ou ne le présentaient qu'a peine. 11 est maintenant clair pour nous, que les déplacements partiels de la languette étaient dus à la trop grande sensibilité de notre appareil qui lui permettait d'indiquer la production des pressions les plus fugitives. Lorsque l'onde enflammée se propage, elle exerce, comme
nous l'avons exposé dans notre second mémoire, sur la tranche immédiatement en contact une pression considérable, d'abord restreinte exclusivement à cette tranche, et qui, au bout d'un temps très court, mais non pas nul, se transmet par la détente à toute la masse, en s'affaiblissant naturellement par le partage. Cette pression très fugitive est d'autant plus grande que la vitesse de propagation est plus considérable. Elle peut devenir énorme, comme nous l'avons remarqué, avec l'onde explosive. C'est à ces pressions, si instantanées qu'elles soient, que sont dus les surprenants effets des substances explosives telles que la nitroglycérine. Ce sont précisément ces pressions passagères, sans relation directe avec le phénomène que nous voulions mesurer, qu'enregistrait notre appareil. Il se trouvait ainsi défectueux par l'exagération même des qualités qui nous l'avaient fait adopter.
Il semble que l'on aurait pu remédier à cette cause
d'erreur en tenant pour non avenus les déplacements incomplets de la languette. Mais que faire lorsque le déclenche-
ment était presque complet? D'ailleurs on voit, par le dernier des exemples cités plus haut, que sous la même pression et avec le même mélange, le déplacement peut être tantôt complet, tantôt incomplet. Il fallait dorc renoncer à tirer parti des expériences faites avec les mélanges à propagation rapide. Mais pouvaiton au moins utiliser celles qui avaient été faites avec des
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TEMPÉRATURES DE COMBUSTION.
mélanges à propagation lente? Nous ne l'avons pas pensé,
car on n'est plus certain, dans ce cas, que l'influence du refroidissement de la paroi ne vient pas diminuer la pression que l'on mesure. Il faut en effet remarquer qu'il ne suffit pas d'avoir un enregistreur de pressions donnant avec certitude la pression maxima, si peu de temps qu'elle dure, dévelcippée effectivement dans le cylindre. Sous ce rapport l'appareil de M. De-
prez est parfait, et il a fait ses preuves entre nos mains mêmes, puisqu'il a pu indiquer l'existence de pressions extraordinairement fugitives. Mais si le vase dans lequel le gaz est enfermé n'est pas rigoureusement sphérique-, si l'inflammation n'est pas rigoureusement provoquée au centre, si la propagation ne se fait pas rigoureusement suivant des surfaces sphériques
concentriques, certaines parties du mélange gazeux enflammé arrivent à toucher les parois et à se refroidir avant que la propagation ne soit terminée ; la pression maxima qui s'exerce dans l'enceinte n'est plus alors celle qui s'exercerait si la masse gazeuse, était portée tout entière et au
même instant, à la température de combustion. Cette dernière pression qui est justement celle que l'on cherche, ne se produit donc pas réellement dans le vase et ne peut pas par conséquent être mesurée, lorsque toutes les conditions précitées ne sont pas remplies. En comparant, avec les pressions obtenues par une autre méthode plus exacte, celles que nous avions obtenues avec la méthode qui vient d'être exposée, nous avons en effet reconnu que ces dernières, presque identiques au reste avec celles qu'avait trouvées M. Bunsen, étaient toutes trop faibles pour les mélanges à propagation lente. Nous jugeons donc inutile de donner les résultats obtenus dans cette première période de nos recherches. Nous avons cru cependant qu'il était bon de signaler au moins notre insuccès, parce que les causes qui l'ont motivé sont une Tome IV, /885.
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