Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
254
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 255
COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
rait la détonation de la dynamite seule. La vitesse de décomposition du chlorhydrate est trop faible pour que cette décomposition ait le temps de se produire, et l'effet de la détonation de la dynamite est sans doute de décomposer une très faible partie du sel mélangé et de projeter le reste qui se comporte comme une matière inerte. Nous verrons plus loin que la décomposition du chlorhydrate n'a pas davantage le temps de se faire, même
surée d'une façon complète si, parmi tous les modes de décomposition possibles pour cet explosif, il s'en trouve un seul susceptible d'allumer le grisou.
Le but que l'on doit se proposer dans la recherche d'un explosif d'une sécurité parfaite, s'il en existe un, c'est donc ou bien de trouver un explosif, détonant toujours complètement à l'air sans allumer le grisou, ou
lorsque l'explosif est bourré dans un tube d'étain de
bien de trouver un explosif qui ne puisse prendre en détonant partiellement aucun mode de décomposition sus-
25mmi4oin..
ceptible d'allumer le grisou.
L'alun d'ammoniaque, mélangé à la dynamite, semble-
rait se comporter autrement que le chlorhydrate, puisque la quantité de chaleur observée est presque égale a celle que l'on déduirait de la combustion de la nitroglycérine et de la déshydratation de l'alun. Nous verrons cependant plus loin qu'il y a lieu de mettre en doute l'exactitude de cette conclusion. Ces faits expliquent d'ailleurs très bien les phénomè-
nes capricieux que les explosifs, surtout les explosifs binaires, produisent, en détonant à l'air libre, au point de. vue de l'inflammation du grisou. Lorsqu'un explosif ne détone pas complètement, les réactions que produit sa détonation ne peuvent être définies avec précision, et, sous l'influence de circonstances secondaires, peuvent varier beaucoup. Elles varieront notamment lorsque l'explosif sera sollicité à détoner par une amorce plus ou moins puissante; lorsque l'explosif, au moment de la dé-
tonation, sera porté à une température plus ou
moins
élevée, l'élévation de la température ayant pour résultat de rapprocher d'une détonation complète, etc. Les anomalies rencontrées dans les expériences prussiennes et dans les nôtres reçoivent ainsi une explication satisfaisante.
On conçoit de la sorte que la sécurité d'un détonant incomplètement à l'air libre, ne peut
Phénomène particulier présenté par les cotons peu ni Un fait très curieux et qui tués détonant à l'air libre.
parait paradoxal, c'est que le coton de mine comprimé allume toujours le
comprimé, bien que plus nitré, et ayant une température de détonation plus élevée, ne l'allume pas toujours. Nos expériences de détonation expliquent cette anomalie. En effet, la détonation d'une cartouche de 50 grammes de coton de guerre a donné deux fois une compression
égale à 0,72, qui correspond à très peu près, comme nous l'avons vu, à la décomposition complète du coton.
Une cartouche de 50 grammes de coton de mine a produit deux fois de suite une compression relativement énorme, que notre manomètre ne nous a permis d'enregistrer qu'imparfaitement, mais qui doit être supérieure blm,48, correspondant à 86 calories, soit 1.720 calories Pour 1 kilogramme. La décomposition du coton de mine (coton ennéanitrique) doit dégager environ (*) 1.034 calories par kilogramme (eau gazeuse), et sa chaleur de combustion complète est, d'après M. Berthelot, de 2.351 calories.
explosif,
être as-
grisou, et que le coton de guerre
(*) Voir note A.