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EXPÉRIENCES DE FRAMERIES
M. Watteyne a, du reste, publié déjà, depuis plusieurs années, des études très remarquées sur la question des explosifs de sûreté; nous avons discuté ses idées théoriques dans une note présentée en décembre 1898 à la Commission du Grisou et insérée dans les Annales des Mines de mars 1899 sous le titre : Note, sur les recherches récentes concernant les explosifs de sûreté. Depuis cette époque, M. Watteyne renonçant, à l'inverse du système adopté en France, à toute conception théorique pour trouver le critérium des explosifs de sûreté, a recommandé comme base unique de leur classification une méthode purement expérimentale, consistant à faire détoner des charges croissantes de chaque espèce d'explosif au sein d'un mélange inflammable d'air et dè grisou na turel jusqu'à ce que ce mélange soit allumé. On détermine ainsi empiriquement la charge-limite de chaque explosif qui n'allume certainement pas le grisou. Le dispositif des essais faits par M. Watteyne et ses collaborateurs au siège d'expériences de Frameries est le suivant : les cartouches sont placées sans bourrage sur une ou deux files dans un canon d'acier de 65 millimètres de diamètre, situé au fond d'une galerie de 2 mètres carrés de section dans laquelle on isole un volume de 10 mètres cubes au moyen d'une cloison en papier paraffiné, et qu'on rend explosif par l'introduction de 8 p. 100 de grisou provenant de la mine. On a ainsi déterminé à Frameries la charge-limite de 29 explosifs de fabrication belge ou allemande. Quelques essais, mais encore en petit nombre, ont été faits avec un bourrage uniforme de 10 centimètres de sable tassé, et les charges-limites ont été fortement accrues, d'au moins 300 grammes pour les explosifs ayant donné des chargeslimites de 50 grammes au moins sans bourrage. Les résultats obtenus au siège d'expériences de Frameries ont été sanctionnés par une Circulaire ministérielle
RÉSULTATS OBTENUS AVEC LES EXPLOSIFS DE SÛRETÉ
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belge du 31 janvier 1905, avec annexe donnant la liste des explosifs de sûreté seuls autorisés par l'Administration belge, et indiquant la charge maximum pouvant être employée dans les travaux grisouteux ; cette charge maximum n'est autre que la charge-limite sans bourrage augmentée de 200 grammes pour tenir compte du surcroit de sécurité que le bourrage procure. La charge maximum la plus faible des dix explosifs figurant sur cette liste est de 450 grammes. Le siège d'expériences de Frameries reste d'ailleurs à la disposition du public pour l'essai d'explosifs nouveaux, et c'est ainsi qu'une Circulaire du 15 mai 1905 a déjà enrichi d'une nouvelle poudre la liste du 31 janvier précédent. Les expériences de Frameries n'ont, en réalité, apporté aucun élément nouveau dans la question des explosifs de sûreté, car elles n'ont fait, au fond, que répéter, en les étendant, bien entendu, à de nouveaux mélanges, les expériences poursuivies de 1894 à 1897 au siège de Gelsenkirchen, en Westphalie, d'abord par M. Winkhaus, puis par M. le Bergassessor Heise, avec cette seule différence qu'à Gelsenkirchen on ajoutait des poussières de houille en suspension dans le mélange grisoùteux, et que les explosifs étaient essayés non seulement au mortier sans bourrage comme à Frameries, mais aussi à l'air libre en < paquets de cartouches ficelées placées sur une planche. lien résulte que les résultats les plus importants obtenus à Frameries sont identiques ou à peu près à ceux fournis par les expériences de M. Heise. C'est ainsi que l'explosif allemand désigné sous le nom de Kohlencarbonite, qui a donné au mortier sans bourrage à M. Watteyne la charge-limite la plus élevée, 900 grammes, avait précisément donné la même charge-limite à M.- Heise, dans les mêmes conditions, et M. Heise l'avait également classé au premier rang des explosifs de sûreté. La « Carbonite n° II », qui a donné à Frameries une