Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
510
LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS
de garage en plein air sont peu développées par rapport aux remises couvertes. Dans les divers dépôts que nous avons cités plus haut, le nombre de places offertes par les garages en plein air représente de 15 à 30 p. 100 du nombre de places couvertes disponibles dans les remises ; exceptionnellement, cette proportion atteint 50 p. 100. Des principes tout différents ont été adoptés pour la construction (en 1904) du vaste dépôt de locomotives à marchandises du Pennsylvania R. R. à proximité des grands « yards de classification » d' East-Altoona (Pa.) (Voir Pl. XV, fig. 3). D'une part, la remise est formée par une rotonde complète disposée en « passage » et non en cul-desac, les machines sortant par une voie opposée à celle qui sert à leur entrée. D'autre part, le garage en plein air devient la règle au lieu d'être l'exception : la rotonde ne sert plus de remise, mais seulement d'atelier pour l'entretien des locomotives, tandis que toutes les machines ne nécessitant ni soins aux chaudières, ni réparations, sont envoyées directement aux parcs de garage en plein air. L'inspection des locomotives ne peut donc plus se faire à la remise comme dans les autres dépôts, et il a été nécessaire de prévoir dans ce but une installation spéciale sur les voies d'arrivée des machines. En raison de l'originalité de ce dépôt, il nous'paraît intéressant d'en décrire la disposition. La gare de triage (Y East-Altoona marque le point de séparation de deux divisions de la ligne principale du Pennsylvania R. R., dont l'une s'étend à l'Ouest jusqu'à Pittsburgh, et l'autre à l'Est jusqu'à Harrisburgh. Le dépôt d'East-Altoona prend soin des machines à marchandises affectées à ces deux divisions, et reçoit en moyenne 250 à 300 locomotives par jour : toute l'installation est composée de deux parties symétriques, les machines des deux divisions étant traitées séparément. Une locomotive rentrant au dépôt arrive d'abord sur
MATÉRIEL ET TRACTION
511
une fosse d'inspection ; à cet endroit, le mécanicien et le chauffeur quittent leur machine pour la remettre entre les mains des « hostlers » ; le mécanicien indique sur une formule imprimée les soins et les réparations que nécessite la machine, et ces indications sont ensuite complétées par des inspecteurs. Ceux-ci sont au nombre de 5 : un de chaque côté pour le mécanisme, les boîtes, etc., — un dans la fosse pour la distribution, le cendrier, etc., — un pour les freins, — et un pour l'abri (injecteurs, manomètres, appareils de manœuvre, etc.). Cette inspection demande environ trois minutes ; le rapport est alors remis au chef inspecteur, qui examine également les fiches indiquant la date du dernier lavage de la chaudière et du dernier essai des entretoises. C'est d'après cet examen qu'il décide si la machine doit être envoyée à la rotonde ou au parc de garage en plein air : il complète à cet effet le rapport précédent, et l'envoie, par un tube pneumatique, aux bureaux du chef de dépôt, situés près de la rotonde, à 550 mètres environ des fosses d'inspection. La machine est conduite aux fosses à piquer, puis ravitaillée en charbon et en sable : au bout de la file de trémies renfermant ces approvisionnements se trouvent les prises d'eau. De là on dirige la machine sur la rotonde, si elle nécessite des soins à la chaudière ou des réparations ; sinon elle est envoyée directement, par des voies contournant la rotonde, à un pont tournant spécial situé à l'extrémité des parcs de garage en plein air ; elle est alors tournée bout pour bout, puis remisée sur une des voies du parc affectées à la division à laquelle elle appartient. Les voies des parcs sont espacées de 4 m ,570 d'axe en axe, et chacune peut recevoir 6 machines (capacité totale des deux parcs : 200 machines) ; un « gardien » est chargé de surveiller les feux des locomotives de deux voies de garage. De plus, chaque parc possède une fosse