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une question de salaires. Aussi fut-il décidé de laisser fonctionner librement les services municipaux de l'eau m et de l'éclairage pour mieux dissimuler aux yeux de la bourgeoisie les tendances subversives et contraires à l'ordre établi qui commençaient à se faire jour. En réalité, le plan des dirigeants de la grève était, tout 1 en observant les formes extérieures de la loi, d'arrêter l'arrivée des approvisionnements, la publication de la presse périodique, le trafic des chemins de fer, des tramways, des fiacres, etc., et, provoquant ainsi une situation intolérable, d'obliger le gouvernement à intervenir au profit des ouvriers. On s'aperçut bientôt de l'erreur qu'ils avaient commise. I Auprès des employés de chemins de fer, toutes les sollisj ■ citations furent vaines: onne réussit pas à les débaucher.;1 ' Par contre, le personnel des tramways et des fiacres se mit en grève, ce qui ne laissa pas tout d'abord de I causer une certaine gêne ; mais le résultat fut absolument contraire à celui qu'escomptaient les ouvriers. Il se manifesta par une entente de membres de la haute et de la moyenne société qui, sous le commandement d'un homme énergique et populaire, formèrent une garde civique dont le but principal fut d'assurer le service des eaux, de l'éclairage et des communications locales. Cette entente commune mériterait de servir de mo- dèle dans beaucoup d'autres pays. Plusieurs milliers d'individus de toutes les classes et de tous les métiers se joignirent à cette garde civique, qui fut divisée en trois sections et rendit des services inestimables. On lui est redevable du maintien de l'éclairage, qui fut assuré sans interruption, empêchant ainsi toute panique. Malgré la décision contraire du comité de grève, un certain nombre d'ouvriers du gaz et de l'électricité de la
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ville avaient quitté le travail dès le troisième jour, sous prétexte qu'ils trouvaient indigne d'eux de travailler sous la protection militaire. Les vides faits dans leurs rangs furent immédiatement comblés par des ingénieurs et des volontaires de la garde civique qui prirent la place des grévistes. Grâce à la section des communications de cette même garde, on parvint également à mettre en service les tramways de la capitale, d'abord comme expérience sur une seule ligne avec une forte protection de police, puis sur plusieurs lignes avec 'un personnel nouvellement engagé et sous une surveillance moins forte, jusqu'au moment où il fut possible de reprendre la marche normale des communications. Pendant une quinzaine de jours, beaucoup de fiacres furent conduits par des cochers volontaires dont quelquesuns portaient les noms les plus illustres de la Suède ; puis, peu à peu, les hommes du métier sentirent le courage leur revenir et reprirent le travail. L'insuccès des meneurs de la grève fut encore plus net à propos de la grève des typographes. On avait espéré pouvoir empêcher la publication de la presse bourgeoise et ne laisser passer les nouvelles que par l'intermédiaire du comité de grève. Le désarroi, d'abord complet, fut vite enrayé, grâce au concours qu'apportèrent les petits patrons imprimeurs et même les membres de leur famille. Des feuilles volantes parurent d'abord, que remplacèrent bientôt les anciens journaux dans leur format habituel. Obéissant au mot d'ordre, les journaux socialistes cessèrent de paraître. Pour ne pas laisser les ouvriers absolument sans nouvelles, le comité de grève fit circuler, sous le nom de Svaret, un ancien journal suspendu, le Soualdemocraten. Comme conclusion à tout ce mouvement, les directeurs Tome XX, 1911.
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