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LÉGISLATION OUVRIÈRE ET CONFLIT SOCIAL EN SUÈDE
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LÉGISLATION OUVRIÈRE ET CONFLIT SOCIAL EN SUÈDE
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sans poser de conditions, le gouvernement constitua un comité de médiation, chargé de régler d'une façon rai-' sonnable et durable tous les conflits locaux qui avaient donné naissance au lock-out. Ce comité fonctionna jusqu'à la fin de septembre. A la suite de négociations répétées avec les représentants des deux ligues, il parvint à fixer des tarifs progressifs en prenant comme point de départ les salaires appliqués en dernier lieu. Cependant, il fut impossible de faire accepter par les chefs du mouvement la condition sine qua non posée par les employeurs, a savoir « qu'ils seraient libres à l'avenir d'engager individuellement les ouvriers non syndiqués et de renvoyer les ouvriers syndiqués dont ils ne seraient pas contents sans être tenus de s'adresser d'abord au sym< dicat ). . Les représentants de ceux-ci, au contraire, prétendirent avoir le droit de répartir à leur convenance les ouvriers dans les différents ateliers d'une fabrique, droit que, bien évidemment, les employeurs ne pouvaient songer un instant à leur reconnaître. 11 s'agissait là, en réalité, non d'une question de salaires, mais d'une question de pouvoir. En interdisant aux ouvriers de s'engager et de contracter individuellement avec leurs patrons, les syndicats voulaient se poser en intermédiaires obligatoires et arriver ainsi à dominer les uns et les autres. Leur opiniâtreté était même difficilement explicable, car ils étaient, en réalité, les vaincus de la lutte. Après l'échec de cette première tentative de médiation, les dirigeants des ouvriers abandonnèrent la lutte sur la plupart des points, concentrant toutes leurs forces sur l'industrie métallurgique et l'industrie minière. Les employeurs cherchèrent par tous les moyens à faire reprendre le travail ; ils maintinrent pourtant le lock-out
« La grève générale ayant été accompagnée de la rupture ouverte de conventions contractées entre employeurs et ouvriers, les dirigeants de la grève ayant cherché à empêcher les employés de l'État de faire leur service et essayé de paralyser les services publics les plus importants comme les chemins de fer et les télégraphes, la grève avait par suite perdu de son caractère purement économique et s'attaquait à la société tout entière. La puissance de l'État, en tant que gardien suprême de l'ordre public, devait énergiquement réagir contre tout ce qui pouvait troubler cet ordre, et l'intervention du gouvernement en faveur des intérêts d'une seule classe de la soja ciété resterait impossible aussi longtemps que les ouvriers se mettraient en opposition avec le bien public. » Au commencement de septembre, après que la grève eut duré un mois, ses chefs se décidèrent à céder. Le 4, fut conclue une sorte d'armistice' par l'intercession d'un médiateur officiel. Les syndiqués, qui avaient proclamé la grève le 4 août, se solidarisant avec leurs camarades lock-outés, furent exhortés par les dirigeants à reprendre le travail. Les patrons, au contraire, ne s'engagèrent nullement à lever le lock-out, mais seulement à reprendre les ou^ vriers en nombre limité, au fur et à mesure de leurs besoins. Les syndicats se montrèrent fort indisciplinés vis-à-vis de l'organisation .centrale ouvrière ; les uns résolurent de continuer la grève, les autres tâchèrent d'obtenir par des contrats collectifs leur réengagement en masse. Le gouvernement crut devoir garder la réserve jusqu'au moment où les conventions du 4 septembre furent acceptées par la plupart des ouvriers. Vers le milieu dé septembre, alors qu'il ne restait plus que quelques milliers de grévistes volontaires, et que, sur les 112.000 ouvriers lock-outés, 30.000 avaient demandé un contrat individuel
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