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facilement avec ce liquide, même à froid. L'eupione dissout à froid le chlore, et encore mieux le brôme; mais par la chaleur ces corps s'en séparent sans lui avoir fait éprouver d'altération. L'iode s'y dissout même à froid avec sa couleur violette, beaucoup plus à chaud, et se cristallise en partie par le refroidissement. Le phosphore, le sélénium et le soufre ne sont pas dissous à froid, mais bien à chaud ; en se refroidissant, ils se précipitent de nouveau, le dernier en partie, et les deux premiers en totalité à ce qu'il parait. La naphtaline, le camphre, la stéarine, la cétine, la cholestérine, la paraffine et le baume de copahu s'y dissolvent à froid et beaucoup plus à chaud. Le suif se dissout à 25° c., mais à 200 c. la dissolution devient grumeleuse, vraisemblablement parce que la stéarine se sépare et que l'oléine reste en dissolution dans
l'eupione. La cire d'abeilles est entièrement dissoute à chaud, mais par le refroidissement elle se dépose en très-grande partie. La colophane ne se dissout qu'en partie à froid, mais entièrement à l'ébullition. Le benjoin, la gomme animée, la copale, la gomme laque ne se dissolvent qu'en partie, même par l'ébullition; et, par le refroidissement, ces diverses substances se précipitent de nouveau en totalité ou en partie. Le caoutchouc s'y gonfle d'une manière extraordinaire, et pourtant il ne s'y dissout pas à la chaleur d'un poêle, mais très-bien et complétement près de l'ébullition de l'eupione. La solutio n ne se dessèche, pas à l'air ; mais, exposée sur un carreau de verre à la chaleur d'un poêle, elle devient bientôt gluante, donne des fils et finit par sécher. Le caoutchouc reste pourtant comme un vernis cassant que l'on peut râcler en petites écailles comme de la gomme desséchée ou du vernis.
EXTRAITS.
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Sont sans effet sur l'eupione : l'acide nitrique concentré, l'acide sulfurique concentré , l'acide hydrochlorique , les acides acétique, oxalique, tartrique, succinique et citrique, le potassium, l'hydrate de potasse, l'hydrate de chaux, la dissolution de potasse, de chaux, de baryte et de strontiane; l'ammoniaque liquide, les alcalis carbonatés, l'oxide rouge de plomb, l'acide rouge de mercure, l'hyperoxide de manganèse, Voxide de cuivre, le hi-chrômate de potasse. Les deux matières que l'on vient de décrire paraissent être contenues dans le goudron des substances animales et végétales, comme aussi dans le goudron de charbon de terre. Cependant c'est du goudron végétal, surtout de celui du hêtre, que l'on obtient le plus de paraffine et avec le plus de facilité, et c'est du goudron animal ou de l'huile de Dippel que l'on obtient le plus d'eupione.
Si l'on distille jusqu'à siccité le goudron provenant de la carbonisation du bois de hêtre on obtient dans le récipient, pourvu qu'on ne l'ait pas changé ni remué, trois liquides différens : audessus un liquide huileux ( l'huile légère de gou-
dron), au milieu un liquide aqueux acide, et au fond aussi un liquide onctueux (l'huile pesante de goudron). On soumet le dernier à une distillation réitérée, et lorsque le produit commence à devenir insensiblement plus épais et qu'il contient des paillettes, on change le récipient et l'on aug-
mente la chaleur tant que le permet le vase de verre et jusqu'à ce que le résidu devienne noir et épais. II se trouve alors dans le récipient rempli
d'un nuage jaune et épais, un liquide huileux dans lequel on remarque à contre-jour de nom-