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15/ Ce vaste massif lui paraissait à lui-même une voûte élevée au-dessus du siège de la puissance intérieure. Le cirque qui se dessine si fortement à Ténériffe et dans d'autres massifs analogues, l'avait vivement frappé. Il avait vu aussi dans la forme et la disposition d'un ensemble de vastes fragments, et en même temps dans leur écartement mutuel, le résultat d'un effort souterrain. Toujours très prudent dans l'énoncé des causes hypothétiques auxquelles il attribue les faits observés, M. de Buch a cependant dit en décrivant l'île de Palma : "la Caldera est-elle autre chose que la vaste cheminée (1), le cratère de soulèvement par où s'est dégagé l'agent qui a élevé toute l'île au-dessus du niveau des mers ?" Et cet agent, M. de Buch l'a dit ailleurs, aurait été, dans son opinion, un gaz comprimé. Le mot soulèvement n'est pas attaqué dans le rapport ; et peut-être en effet quelques résultats numériques publiés récemment (2) rendrait-ils difficile de contester que ces vastes lambeaux de laves anciennes en couches épaisses, souvent prismatiques (trachytes), que M. Cordier avait déjà vus former la charpente de l'île et plonger presque tous vers la mer, n'aient été placés dans leur position actuelle par l'effet d'un soulèvement lié sans doute à cette immense explosion, à laquelle est attribuée l'origine du cirque. Mais en respectant le mot soulèvement, MM. les Rapporteurs ont attaqué le mot cratère ; et le désaccord entre eux et M. de Buch au sujet de l'emploi de ce mot cratère paraît au premier abord fondamental, parce que l'expression de cratère de soulèvement, créée par M. de Buch, est devenue pour ainsi dire le symbole de l'ensemble des résultats auxquels l'a conduit l'étude des terrains volcaniques ; mais ce désaccord roule sur les mots beaucoup plus que sur les choses. Tout le monde sait qu'une des principales découvertes de M. de Buch a été de constater que les cavités, grandes et petites, que présentent les
(1) Die Gewaltige esse, der Erhebungscrater... Description des Iles Canaries, page 295. (2) Bulletin de la Société géologique, février 1834.
