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Q>- 3 Cette esperance toujours renaissante est toujours deçue : il n'est pas donne à la pensee de sê^tudier elle-même comme un objet extérieur à elle-même, comme un simple phénomène naturel. Ou plutôt, dès qu'elle se met vis-à-vis d'elle-même d^ns la position du nature liste observant de l'extérieur un objet indiffèrent, elle n'a * . plus effectivement en face d'elle qu'un objet extérieur et indiffè¬ rent, une chose inerte étrangère à la pensee vivante : elle consti¬ tuera bien une science de cet objet extérieur, mais t-chouera immanquablement dans le projet qu'elle avait au départ triomphale¬ ment annonce : produire à le. lumière du jour les ressorts les plus profondément caches de l'esprit humain. On verra alors la théorie de l'information se réduire ce qu'elle est effectivement : une simple technique des télécommunications, un simple procédé permettant r-e transmettre un message donne sous la forme la plus brève et la plus économique. Tn lieu et place des grandes vérités qu'elle nous avait promises, la linguistique nous révélera en grand mystère eu' il y a une analyse grammaticale et une analyse logique - distinction que n'ignore aucun écolier. ri l'on se représente simplement la pensee comme un instrument permettant de mettre en ordre les données de 1'expérience, on peut dej; se demander comment l'instrument pourrait s'appréhender lui-même, comment il serait possible de comprendre, comme s'il s'agissait d'une chose extérieure, cela même qui nous permet de comprendre les choses extérieures : le point de vue critique conclut forcement qu'une telle prétention est illégitime. Mais la pensee n'est pas un simple instrument, la pensee c'est l'homme lui-même, le produit le plus élaboré et la pointe la plus fine d'une évolution poursuivie pendant des milliards d'annees.C'est