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Modèle "odèle : l'usage, à peu près général, de cette terminologie insolite pourrait faire croire que le monde scientifique s'est brusquement rallie en masse à la philosophie platonicienne. (Te méchants esprits, comme M.Etiemble,, verraient plutôt dans ce terme franglais un symptôme de la corruption de la langue et de la dégradation de la pensee.yMais ce modèle-là n'a rien à voir avec l'ic'te. Il ne s'agit nullement de cet archétype eternel dont le rende reel n'est- qu'un reflet déforme et changeant. Il s'agit, au contraire, d'une représentation schématique et abstraite, d'une image grossière et mécanique d'une realite infiniment plus riche et plus complexe : les rôles sont inverses; plus l'image est pauvre et caricature le, plus l'on cherchera à la rehausser par ce nom prestigieux de modèle. L'impropriété du langage sert ici à ai s simuler l'insuffisance de la pensee : plus la. chose est plate et vulgaire, et plus brillante veut etre la terminologie. Une grande théorie scientifique, à la fois universelle et très concrète, et parvenue l'épanouissement de sa maturité - la théorie de la Pelativite Générale, ou la Mécanique Cuantique- pourr-it se présenter comme une incarnation de l'idee et revendiquer ce nom de «"oc!?ler : elle ne constitue pas seulement un mode u'expression parfaitement adéquat à la ree-lite qu'elle a pris pour objet, msis c'est bien plutôt cette réalité elle-même qui trouve en elle sa justification et sa vérité. Et cependant, on ne parle pas de modèle, mais seulement de théorie; l'idee aurait donc deserte les oeuvres d'Einstein, et se serait rtfugiee dans les platitudes de la recherche opérationnelle et de l'informatique ? 6* /I.