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seule qui ait des entonnoirs pareils. Il en existe dans la vallée de la Brévine, dans celle de la Chaux-de-fonds et dans bon nombre d'autres vallées fermées. Il n'y en a pas dans le Val de Travers ni dans le val de Rug, ni en général dans les vallées qui sont drainées par des rivières. Il y a donc un rapport entre les entonnoirs et la configuration des vallées. La vallée des Ponts n'étant entamée par aucune gorge qui puisse écouler l'eau, il faut bien que celle-ci trouve une issue quelque part, autrement la vallée serait bientôt transformée en lac. Cette issue, ce sont les emposieux qui la fournissent. Aussi voyons-nous des ruisseaux aboutir à chaque emposieu et y verser le trop-plein du marais. Quelques-uns, comme l'emposieu des Ponts, reçoivent des ruisseaux permanents qui peuvent au besoin alimenter des usines, tandis que d'autres, comme ceux de Combe-Varin, ne servent d'égout que dans les grandes pluies, à l'instar du Catabotra de la Grèce. L'eau qui est ainsi recueillie par les emposieux doit aller quelque part. On sait aujourd'hui que l'eau qui s'engouffre dans les emposieux de la vallée des Ponts s'en va reparaitre à 214 m plus bas, dans la vallée de la Reuse pour former la source de la Noiraigue, près du village de ce nom. Le trajet qu'elle a à parcourir n'étant pas très long, elle n'a pas le temps de s'épurer complètement en route, et comme l'eau des marais tourbeux est noirâtre, elle conserve encore en partie sa nuance primitive, en reparaissant au pied des rochers de la Clavette ; c'est pourquoi elle s'appelle noire aigue ou noire eau. Si la Reuse et l'Orbe, qui sont également le produit du drainage, l'un de la vallée de la Brévine, l'autre de la vallée de la Joux, sont plus limpides, c'est que leurs eaux, avant de s'infiltrer, séjournent préalablement dans des lacs (le lac d'Etaillières et le lac du Joux) où elles ont le temps de s'éclaircir en se reposant. Mais comment se sont formés les emposieux ? L'inspection des lieux aux environs de la Combe-Varin est