Statistique de l'industrie minérale et des appareils à vapeur (1895)
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| + | |Comme on voit, il y a eu 6 hommes tués par le grisou en 1895, dont quatre brûlés et deux asphyxiés, tandis que ce gaz n'avait occasionné durant les trois années précédentes aucun accident mortel. | ||
| + | |Les dix inflammations survenues en 1895 peuvent être classées comme il suit d'après leur ''causse déterminante'', c'est-à-dire d'après la façon dont elles ont été provoquées : | ||
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| + | | ||ACIDENTS.||TUES||BLESSES||TOTAL des VICTIMES|| | ||
| + | |Tirage de coups de mine||2||"||4||4 | ||
| + | |Emploi de lampes à feu nu ||6||2||7||9 | ||
| + | |Emploi d'allumettes ||2||2||1||3 | ||
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| + | |''Proportion des victimes suivant les causes des accidents dans les exploitations souterraines''. | ||
| + | | - Il est bon d'examiner séparément quelle est la proposition et quelles sont les causes des accidents, suivant qu'ils se sont produits souterrainement ou à la surface, et de les diviser à cet effet en trois groupes comprenant 1° les mines de charbon ; 2° les autres mines ; 3° les carrières et minières souterraines. On s'occupera d'abord des accidents qui se sont produits à l'intérieur. | ||
| + | | | ||
| + | |1. ''Accidents survenus à l'intérieur''. - La nomenclature de leurs causes les plus ordinaires est contenue dans le tableau suivant, où figurent, en regard les uns des autres, les nombres calculés d'accidents et de victimes correspondant à un effectif de 10,000 ouvriers employés ''souterrainement'' : | ||
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| + | |[tableau] | ||
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| + | | (61) | ||
| + | |Il convient de faire remarquer tout d'abord que, pour chacune des trois catégories de ce tableau, la proportion des ouvriers tués est supérieure à celle qui est indiquée dans le diagramme qui précède. C'est que, sur le diagramme, elle est établie pour l'ensemble des ouvriers travaillant tant à l'intérieure qu'à l'extérieur, tandis qu'il ne s'agit maintenant que des premiers, c'est-à-dire de ceux dont la place est plus périlleuse. La proportion des morts s'élève ainsi de 11.9 à 14 dans les houillères, de 13.2 à 17.2 dans les autres mines, et de 16.7 à 27 dans les carrières. | ||
| + | |Les éboulements constituent la cause la plus fréquente des accidents, aussi bien dans les mines que dans les carrières. Ils ont légèrement diminué dans les houillères, mais ils ont augmenté dans les autres mines et dans les carrières ; ils sont proportionnellement plus graves dans cette dernière catégorie d'exploitations. | ||
| + | |Le détail des accidents dus au grisou a été donné précédemment ; il n'y a pas lieu d'y revenir. | ||
| + | |Les accidents dans les puits comprennent deux catégorie : les chutes (le plus souvent d'ouvriers isolés) et les ruptures de câbles, chutes de bennes, ect. Ces accidents ont été moins fréquents dans les mines que dans les carrières. | ||
| + | |Les accidents dus aux coups de mine présentent, en général, de l'importance. Ils ont été beaucoup plus nombreux dans les mines métalliques et dans les carrières que dans les charbonnages, où l'emploi des explosifs est plus restreint. | ||
| + | |L'exploitation des voies ferrées souterraines détermine, surtout dans les mines de charbon, un grand nombre d'accidents, parfois mortels. Au contraire, l'emploi des outils ne donne lieu généralement qu'à des accidents isolés et entraînant rarement la mort. | ||
| + | |Les accidents dus aux causes diverses ont occasionné dans les houillères un nombre anormal de tués (4.2 p. 10,000), qui tient à l'exploitation survenue dans les mines de houille de Blanzy (28 tués et 8 blessés), et dont il a été question précédemment. | ||
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| + | |2. ''Accidents survenus à l'extérieur''. - Pour l'ensemble des exploitations souterraines, sur 10,000 ouvriers employés à la surface, on a relevé, en 1895, 40 victimes : 5 tués et 35 blessés. | ||
| + | |Il y a eu proportionnellement deux fois et demie moins de victimes dans les travaux accessoires exécutés au jour que dans les travaux souterrains. | ||
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| + | |''Proportion des victimes suivant les causes des accidents dans les carrières à ciel ouvert''. - Dans les carrières à ciel ouvert, comme dans les exploitation souterraines, les accidents sont principalement dus aux éboulements. Sur 10,000 ouvriers, on compte 8 tués et 7.8 blessés par les éboulement, 1.1 tué et 3 blessés par les coups de | ||
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| + | |ECOLE DES MINES de Paris | ||
| + | |Bibliothèque | ||
Révision de 7 mars 2023 10:00:21
| (60) |Comme on voit, il y a eu 6 hommes tués par le grisou en 1895, dont quatre brûlés et deux asphyxiés, tandis que ce gaz n'avait occasionné durant les trois années précédentes aucun accident mortel. |Les dix inflammations survenues en 1895 peuvent être classées comme il suit d'après leur causse déterminante, c'est-à-dire d'après la façon dont elles ont été provoquées : | | ||ACIDENTS.||TUES||BLESSES||TOTAL des VICTIMES|| |Tirage de coups de mine||2||"||4||4 |Emploi de lampes à feu nu ||6||2||7||9 |Emploi d'allumettes ||2||2||1||3 | |Proportion des victimes suivant les causes des accidents dans les exploitations souterraines. | - Il est bon d'examiner séparément quelle est la proposition et quelles sont les causes des accidents, suivant qu'ils se sont produits souterrainement ou à la surface, et de les diviser à cet effet en trois groupes comprenant 1° les mines de charbon ; 2° les autres mines ; 3° les carrières et minières souterraines. On s'occupera d'abord des accidents qui se sont produits à l'intérieur. | |1. Accidents survenus à l'intérieur. - La nomenclature de leurs causes les plus ordinaires est contenue dans le tableau suivant, où figurent, en regard les uns des autres, les nombres calculés d'accidents et de victimes correspondant à un effectif de 10,000 ouvriers employés souterrainement : | |[tableau] | | (61) |Il convient de faire remarquer tout d'abord que, pour chacune des trois catégories de ce tableau, la proportion des ouvriers tués est supérieure à celle qui est indiquée dans le diagramme qui précède. C'est que, sur le diagramme, elle est établie pour l'ensemble des ouvriers travaillant tant à l'intérieure qu'à l'extérieur, tandis qu'il ne s'agit maintenant que des premiers, c'est-à-dire de ceux dont la place est plus périlleuse. La proportion des morts s'élève ainsi de 11.9 à 14 dans les houillères, de 13.2 à 17.2 dans les autres mines, et de 16.7 à 27 dans les carrières. |Les éboulements constituent la cause la plus fréquente des accidents, aussi bien dans les mines que dans les carrières. Ils ont légèrement diminué dans les houillères, mais ils ont augmenté dans les autres mines et dans les carrières ; ils sont proportionnellement plus graves dans cette dernière catégorie d'exploitations. |Le détail des accidents dus au grisou a été donné précédemment ; il n'y a pas lieu d'y revenir. |Les accidents dans les puits comprennent deux catégorie : les chutes (le plus souvent d'ouvriers isolés) et les ruptures de câbles, chutes de bennes, ect. Ces accidents ont été moins fréquents dans les mines que dans les carrières. |Les accidents dus aux coups de mine présentent, en général, de l'importance. Ils ont été beaucoup plus nombreux dans les mines métalliques et dans les carrières que dans les charbonnages, où l'emploi des explosifs est plus restreint. |L'exploitation des voies ferrées souterraines détermine, surtout dans les mines de charbon, un grand nombre d'accidents, parfois mortels. Au contraire, l'emploi des outils ne donne lieu généralement qu'à des accidents isolés et entraînant rarement la mort. |Les accidents dus aux causes diverses ont occasionné dans les houillères un nombre anormal de tués (4.2 p. 10,000), qui tient à l'exploitation survenue dans les mines de houille de Blanzy (28 tués et 8 blessés), et dont il a été question précédemment. | |2. Accidents survenus à l'extérieur. - Pour l'ensemble des exploitations souterraines, sur 10,000 ouvriers employés à la surface, on a relevé, en 1895, 40 victimes : 5 tués et 35 blessés. |Il y a eu proportionnellement deux fois et demie moins de victimes dans les travaux accessoires exécutés au jour que dans les travaux souterrains. | |Proportion des victimes suivant les causes des accidents dans les carrières à ciel ouvert. - Dans les carrières à ciel ouvert, comme dans les exploitation souterraines, les accidents sont principalement dus aux éboulements. Sur 10,000 ouvriers, on compte 8 tués et 7.8 blessés par les éboulement, 1.1 tué et 3 blessés par les coups de | |ECOLE DES MINES de Paris |Bibliothèque