Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)
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PRÉPARATION MÉCANIQUE DES MINERAIS
DANS LE MIDI DE L'ESPAGNE.
la pelle soit inconnue dans ce pays de mines,
pour la journée suivante eCe serait déjà une économie de plus de 8o fr. par jour, bien suffi-
mais à coup sûr sur elle n'est pas en usage. Voici comment on y supplée. Une lavée finie et l'eau arrêtée, le manoeuvre jette dans la caisse, aux pieds
du laveur, une corbeille que celui-ci remplit de
sable au moyen du râble courbe r qui sert au lavage ; le manoeuvre enlève cette corbeille à deux
mains, la décharge sur le bord de la caisse et la rejette vide aux pieds du laveur, qui latremplit de nouveau. Ainsi de suite jusqu'à ce que tout soit prêt pour un nouveau lavage. Il résulte de là qu'on
n'emploie pas moins de quatre bras pour élever lentement du sable à une hauteur de or°,5o au plus et le déplacer de moins de irn,5o dans le sens horizontal. L'usage de la pelle rendrait inutile le manoeuvre qui, dans l'état actuel des choses, coûte plus
que les laveurs; mais ce n'est pas tout : à défaut de pelle, le temps nécessaire à la vidange de la caisse se trouve presque doublé, et comme, dans un travail normal, ce temps est habituellement plus long que le temps du lavage, la' disposition usitée fait perdre plus de (/3 de l'effet utile qu'il serait possible d'obtenir de l'appareil. La dépense d'eau paraît comporter une économie bien plus importante, car cette dépense s'élève journellement à too fr. environ, et je ne peux pas croire qu'il ne soit pas possible de le réduire notablement,
sans sortir de la simplicité d'appareils nécessaire à cette contrée. En effet, pour préparer par jour de 4.5oo kilog. à 7.000kilog. de sable enrichi, on doit élaborer tout au plus Io mètres cubes de sable brut. Or avec des caisses et des bassins étanches, ces t o mètres cubes de sable n'entraîneraient pas plus de 4 mètres cubes d'eau ; il en resterait donc
sante assurément pour payer en fort peu de temps, les quelques planches nécessaires à la construction des caisses et bassins. Une vis d'Archimède tour-
née à bras, ou mieux encore peut-être une roue à tympan mue au moyen d'une roue à marches, seraient également à la portée de la localité dont il s'agit.
Ces machines simples et d'un entretien facile jointes à des bassins étanches et à l'emploi d'outils convenables seraient peut-être capables de donner lieu à un lavage à la caisse allemande assez économique pour mettre en valeur une énorme quantité de sables plombeux qu'on délaisse actuellement
dans la Sierra de Gador. j'estime que l'entretien journalier d'un atelier composé de deux caisses allemandes ne devrait plus coûter que la moitié environ de ce que coûtait l'appareil unique que j'ai observé ; s'il en était ainsi, comme à i 2 fr. les loo kilog. de polvos, un produit de 5oo kilog. par jour suffirait pour payer les frais de cet atelier, le succès de l'entreprise deviendrait admissible, et
il est permis de croire qu'au lieu de faire les
frais du transport des 4/5 des matières stériles jusqu'à la fonderie où le lavage est achevé, on trou-
verait avantage à terminer l'opération d'un trait. Cet aperçu -montre de quelle importance l'emploi indéfini des mèmes eaux, dans le lavage des minerais, pourrait être pour le midi de l'Espagne et, en général, pour les montagnes métallifères des régions arides (1). (1) Au Mexique on lave couramment, pour en retirer des grenailles de plomb, certaines scories ou matières