Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)
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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE LOCOMOTIVE
s'élève le mercure avait été brisé et on ne l'avait pas remplacé. Quant au niveau de l'eau dans la chaudière, l'observation du tube indicateur et de ses tuyaux de jonction avec la chaudière nous fait penser que le mécanicien a bien pu le laisser s'abaisser au-dessous de la paroi inférieure du foyer. Nous avons, en effet, remarqué des dépôts qui ont pu intercepter la communication inférieure. Il n'est donc pas impossible que le mécanicien ait été trompé par une .fausse indication. En résumé, L'accident du 4 mars nous parait devoir être attribué à l'insuffisance des cornières qui, pour donner toute la rigidité nécessaire à la paroi supérieure du foyer, eussent dû être prolongées de manière à s'appuyer sur les parois verticales. Il y avait là un vice de construction auquel on n'avait remédié qu'imparfaitement par la pose de la pièce
de renfort reliant la paroi au sommet de la dia udière.
Cependant il nous parait certain que quelque autre cause est venue ajouter son effet en déterminant, soit une augmentation de la pression, soit une diminution de la résistance du métal : quoique l'enquête ne fournisse rien de positif à cet
égard, elle établit que pendant le travail courant la pression de vapeur dépassait généralement cinq atmosphères et on peut en conclure que la paroi supérieure du foyer mal consolidée et soumise d'une manière à peu près constante à une tension supérieure à la pression normale, a pu se déchirer peu à peu sous l'influence de cette tension.
En outre, quelques indices permettent de croire
SUR LE CHEMIN DE FER DE CHARTRES.
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que la communication entre la chaudière et le tube indicateur du niveau d'eau était obstruée au moment de l'accident et que ce nivau ayant baissé dans la chaudière, à l'insu du mécanicien , audessous de la paroi supérieure du foyer, celle-ci a été assez fortement échauffée , notamment vers
l'avant, pour que la résistance en ait été diminuée.
La machine la Française, dont il a été parlé dans ce rapport, sort, comme la machine qui a fait explosion, des ateliers du Creusot. Elle a été construite sur le même patron. Il importe donc que son foyer soit examiné avec soin et que le système d'armature de sa paroi supérieure soit changé ; il importe, tout au moins, que sa chaudière soit de nouveau essayée au moyen de la presse hydraulique.
Cette observation s'applique d'ailleurs à tous les foyers de locomotives qui seraient dans des conditions semblables et nous estimons qu'il y a lieu , par M. le ministre des travaux publics, de provoquer à cet égard l'attention des ingénieurs chargés de la surveillance du matériel des chemins de fer. Peut-être ne serait-il pas inutile de rappeler en outre que la disposition des ressorts qui pressent les soupapes de sûreté doit être établie de manière que leur tension ne puisse jamais dépasser la limite fixée par l'épreuve de la chaudière.