Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)
Page : Image 88
Révision de 9 févr. 2015 04:21:40, edited by Anonymes
MINES ET USINES A PLOMB 174 des cribles. Ces cribles sont des cadres en bois rec-
tangulaires de or°,5o sur o1,29; le bois a o,015 d'épaisseur, et clans l'intérieur sont tendus des fils de fer espacés à intervalles de om,003 à o'n,004.
On place sur les cribles une certaine quantité de garbillo; on le secoue en le tenant dans les deux mains, la poussière passe et l'on retient les morceaux de moyenne grosseur. Sur beaucoup de carreaux de mine on n'a même
pas ces cribles, mais des sortes de paniers plats à rebords d'un seul côté, très-semblables à ceux que nos épiciers emploient pour nettoyer la fève brûlée du café. Le procédé de séparation mécanique des minerais fins n'est pas différent au reste Almagrera. L'ouvrier avec son panier se place sur le bord de l'escarpement qui est toujours rap-
proché, et profitant autant que possible du vent régnant, il jette en l'air son minerai et le reçoit sur le panier. Dans ce trajet, le vent emporte les parties les plus légères et les plus pauvres par conséquent. C'est le seul mode de préparation mécanique des minerais, et quand on examine les ma-
tières qu'on livre à la fusion dans les usines, que l'on y voit fourmiller de petits fragments argileux et surtout spathiques complétement stériles et si faciles à séparer par le moindre lavage, que d'un autre côté l'on remarque que presque toutes les usines de ce district sont bâties à quelques pas
de la mer, on ne peut s'empêcher de s'étonner que rien n'ait été même essayé pour éviter les frais qu'entraîne nécessairement la fusion d'une proportion si considérable de matières inutiles. Un garbillador prépare environ to à .12 quintaux (46o à 55o kil.) par jour. Il gagne à la journée de 5 1/2 à 6 réaux (1%45 à ,6o), et s'il tra-
ET ARGENT DE L'ANDALOUSIE.
175
vaille à prix fait, ce qui arrive le plus souvent, on lui donne de 1/2 réal à I réal par quintal, suivant la nature du minerai.
Les guardilloneros enfin sont ceux qui net- Gaar dilloneroS. toient le guardillon ou la partie la plus pauvre des
minerais. Ils livrent de io à 15 quintaux (46o à kil.) de guardillon trié par jour, et sontpayé soit à la journée 5 à 5 1/2 réaux (1',30 à 1f,4 soit à prix fait à raison de 4 à 6 cuartos le qui ntal (o`,3o à o,45 les loo kil.) Ce nettoyage se fait à la main et au marteau. Les poussières (polvos) provenant de totites ces préparations ont été quelquefois achet ees et travallées avec profit. Il est vrai qu'alors elles provenaient des mines riches et des t avaux faits à l'origine. Il est très-douteux que maintenant on pût en tirer un bon parti. Il y a une autre classe d'ou- riers qui sont cm- Ouvriers pour ployés à l'intérieur pour la c nstruction des mu- les maçonneries* raillements
Le martre maçon reçoi de 12 à 14 réaux (3 fr. à 3`,5o) par jour. Les n2açons gagnen t de 8 à 10 réaux (2 fr à 2`,5o).
Les arnazadores ou gâcheurs de plâtre, 6 à 8 réaux (tr,5o à 2 r.). Lesautres man uvres sont des hommes de gaviïi. Dans la mine Observacion, où l'on exécute depuis quelque tem s des travaux de consolidation considérables, 1 y a deux maîtres maçons. Les mines voisines c ni ne suivent pas toutes cet exemple si sage, co mmencent, par suite d'éboulements fréquents et des dangers qu'elles présentent (notam-
ment la Virgen del Carmen), à voir leur avenir séri eusement
compromis.