Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)
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DU GOLFE DE GASCOGNE.
SUR LES DUNES
274 une marche moyenne et annuelle de 22m,50. Il concluait en outre, d'un grand nombre d'observations, que la quantité de sable dont la chaîne s'ac-
croissait pendant le même intervalle était de 5.120.000 mètres cubes.
Partant de ces données, que la longueur de la chaîne est de 240.000 mètres, la largeur moyenne de 5.000 mètres et la hauteur moyenne de 18 mètres, il concluait que le volume total des sables était de 21.600.000 mètres cubes. L'âge des dunes ne serait plus dès lors que le rapport de ce volume total au volume d'accroissement annuel, et l'on arriverait au chiffre de 4.218 ans. Ici se présente une objection essentielle; c'est que l'on ne saurait concilier ce résultat avec le nombre indiqué comme représentant la vitesse de la marche des dunes vers l'intérieur des terres, que M. Brémontier avait réduite à 20 mètres.
Le produit des deux nombres, soit environ 85.000 mètres, devrait être en effet la largeur de l'espace occupé par la chaîne des dunes, tandis que la plus grande largeur n'excède pas 8.000 mètres. La conclusion de Brémontier, d'après laquelle il ne faudrait à la chaîne mobile laissée libre que deux mille ans pour arriver jusqu'à Bordeaux, se trouve en même temps infirmée. M. Lavai , ingénieur en chef des ponts-etchaussées, s'est livré- à des recherches du même genre, et il: en a consigné les résultats dans un intéressant mémoire inséré dans les Annales des Ponts--et-Chaussées, année 1847. Afin d'arrêter la marche des sables incessamles ment rejetés par la nier, et pour en préserver de semis faits et à faire sur les plages de Contis et
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Mimizan , M. Laval entreprit de créer le long du littoral une dune factice au moyen d'une palissade
en madriers. L'effet fut 'bientôt produit, et de 1824 à 1832 il se forma une dune littorale de 8m,o2 de hauteur, et dont la section transversale était de 175 mètres carrés. Il suit que le volume des sables rejetés avait été par an , sur cette partie de la plage, de 25 mètres cubes en moyenne par mètre courant; soit, pour mie longueur de 240 kilomètres, 6.000.000 de mètres- cubes.
Ce résultat n'est pas éloigné du volume d'accroissement annuel indiqué par M. Brémontier, mais il paraîtrait que le chiffre de 20 mètres, donné par ce dernier comme expression de l'avan-
cement annuel de la chaîne totale , serait fort exagéré.
Il peut en être ainsi pour certaines dunes isolées du littoral, ou qui offrent uneprisetoutespéciale à l'action du vent. M. Laval cite même un contre-
fort produit par la chute d'une cime, et qui pendant une tempête , sous l'influence d'un vent s'engouffrant par la brèche et soufflant avec une extrême violence, s'était en trois jours avancé de 3o mètres. Mais ce sont là des faits exceptionnels, et il résulterait, de nombreuses observations,
que les dunes de hauteur moyenne situées dans le voisinage de la côte ne s'avancent pas de plus de to à 12 mètres par an. La marche est beaucoup moins rapide pour les dunes éloignées du rivage et qui, plus élevées que les autres et abritées en quelque sorte contre le
vent par les dunes qui les précèdent. jouissent alors même qu'elles ne sont recouvertes d'aucune végétation d'une .fixité plus grande. D'après