Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)
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SUR LES DUNES
Ces sables ferrugineux forment une espèce de calotte autour de ces monticules, et on les voit se prolonger sous le sol de la plaine. Ici nous retrouvons la grande formation Ferrifête caractéristique du terrain des landes. Elle est ordinairement recouverte par une faible épaisseur de sables superficiels, mais on la voit en plusieurs points apparaitre directement au jour, comme par exemple sur les plages de la mer ou du bassin d'Arcachon exposées à l'action du reflux. Elle consiste le plus souvent en un grès de couleur rouge et de ténacité variable, suivant le plus ou moins d'énergie de l'agglutination. Lorsque la ténacité est grande, la roche constitue un grès solide, que l'on utilise dans le pays comme pierre de construction, et dont on a même fait des pavés pour la confection des routes. Ce grès est en outre posé sous les sables comme une plaque imperméable qui s'oppose au développement de la végétation ainsi qu'a l'écoulement des eaux, et telle est l'une des principales causes de la stérilité et de l'insalubrité de la contrée. Le grès ferrugineux des landes est souvent traversé par des veines d'oxyde, et cette dernière substance, en se concentrant, a donné lieu à de nombreux gisements d'un véritable minerai de fer.
Tantôt ce minerai est en roche, et il est alors
composé de veines entrelacées dans tous les sens, ou bien encore divergeant en tous sens de noeuds
compactes. La roche est criblée de nombreux interstices qu'ont remplies postérieurement des
sables argileux plus ou moins rougeâtres. Tantôt la roche est en grains de forme irrégu lière , et libres ou plus ou moins adhérents les
DU GOLFS DE GASCOGNE.
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uns aux autres. La couleur est brune, la cassure conchoïde et luisante, et il arrive que des couches de richesse variable sont assemblées concentriquement autour d'un petit noyau ligneux ou d'argile.
L'on rencontre fréquemment, au milieu de ces grains, des glands munis de leur capsule et de leur queue, ainsi que de fragments de bois et d'écorce qui sont passés à l'état de minerai, et dans une mi-
nière de Pissos l'on a trouvé une pomme de pin corn pl étement pétrifiée.
Le minerai de fer des landes se rencontre surtout dans des parties déprimées du sol, et c'est cette circonstance qui a donné lieu à ces accumulations de matières ferrugineuses. La présence de l'oxyde de fer se manifeste encore à la partie supérieure des grands dépôts d'argile
de la contrée, et il les a plus ou moins colorés en rouge dans le voisinage du sol ; mais cette coloration cesse en général à une faible profondeur, et il arrive même que certaines argiles inférieures sont tout à fait exemptes d'oxyde de fer. La grande formation ferri fèrequel'on vient de décrire nese mani feste pas seulement dans les grandes
landes qui s'étendent de Bordeaux à Bayonne; elle se retrouve sur l'autre rive de la Dordogne et jusque dans les plaines du Périgord, toujours dans
les mêmes conditions de gisement et sous une faible épaisseur de détritus superficiels.
Cette constance de position et cette présence sur une si grande étendue de terrain ne peuvent s'expliquer que par l'intervention d'une grande et dernière masse d'eaux diluviennes, qui aurait couvert la contrée lorsqu'elle avait déjà son relief actuel. Ces eaux étaient chargées d'une quantité considérable de matières ferrugineuses dont il est