Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)

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316 GISEMENT DE BITUME, DU LIGNITE'-ET DU SEL la Moselle qui sont superposés au terrain jurassique. Au milieu même du minerai siliceux de SaintPancré, on retrouve çà et là des vestiges des fossiles clu calcaire oolitique sur lequel le dépôt s'est formé. Les moules de coquilles sont bien plus nombreux encore dans le minerai de Mangienne (Meuse). Ces exemples montrent clairement que les eaux

qui ont apporté le minerai de fer de ces amas étaient fortement corrosives pour les roches calcaires qu'elles baignaient, et le fait est facile à comprendre; car clans les dissolutions superfi-

cielles desquelles paraissent en général dériver les gîtes de minerai de fer pisolitique , le fer ne se trouvait vraisemblablement plus à l'état du protoxyde ; or le peroxyde de fer est précipité de ses dissolutions salines par le carbonate de chaux. Il n'ra pas lieu d'insister davantage ici sur ces

gîtes, peu importants pour l'exploitation, mais intéressants du point de vue théorique ; j'ai déjà donné ailleurs quelques détails sur leurs caractères (1). De l'eau salée , à laquelle le bourg de SoultzEaux salées qui

sortent des cou- sous-Forêts doit son nom , sort des couches mêmes c,hes bitumineule sable bitumineux. Cette eau, qui ses tertiaires

à qui contiennent exploitée depuis des siècles, a cessé de l'être en 1834 ; sa salure atteignait 2 degrés 1/2. Elle était extraite au moyen de pompes placées sur des puits, dont le plus profond avait 26 mètres. Un faible suintement d'eau salée est ,connu aussi à 600 mètres à l'Ouest de Soultz , au lieu nommé Taubenloch , parce qu'il est recherché par les pigeons sauvages.

Soultz-sous-Fo- était réts.

(1) Bulletin de la Société géologique de France, 2'série,

L. 1H, p.169.

PRÈS BECIIELBRONN ET LOBSANN (BAS-RHIN).

3i 7 C'est en exploitant le sel que l'on a découvert à Soultz-sous-Forêts, en 1771, et à 17 mètres de profondeur, du sable bitumineux qui a été lui-même Le sel gemme n'ayant jamais été rencontré aux Les couchesauxenvirons de Soultz-sous-Forêts , on ne peut être (el,unepl;.eusnte,e,,sVU tout à fait certain des couches auxquelles l'eau cm- salure Paraissent être tertiaires. prunte ici sa salure.

Quoique le keuper ne se montre nulle part dans la contrée, et que ses affleurements les plus voisins soient distants de 7 kilomètres, on est tout d'abord porté, par analogie avec ce qui s'observe en Lorraine et en Franche-Comté , à rechercher si ce n'est pas au voisinage des marnes irisées que les eaux de Soultz-sous-Forêts doivent leur sel ; car, jusqu'à présent, dans la région de l'Europe à laquelle appartient le bassin du Rhin, le sel gemme n'a pas été signalé dans des terrains plus modernes que le trias. Si, à peu de profondeur au-dessous du terrain tertiaire, il existait des couches salifères appartenant au keuper, il n'y aurait pas impossibilité à ce que des eaux, qui auraient acquis leur salure dans ce dernier terrain, revinssent à la surface en passant par les marnes tertiaires. Mais plusieurs faits portent à repousser cette supposition, et à admettre que c'est le terrain tertiaire lui-même qui est ici salifère.

Remarquons d'abord qu'a moins d'une dénudation exceptionnelle, le keuper doit être recouvert par le lias, ainsi qu'on l'observe non loin de là aux environs de Woerth ; le lias séparerait donc le trias du terrain tertiaire. En outre, les marnes tertiaires sont peu perméables, et, lors même qu'elles seraient traversées par un faille, l'eau venant de Tome X171, 1849. 21