Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)
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MINES ET MINIÈRES
est phosphoreux, et
il renferme accidentelle-
ment de la pyrite de fer en rognons cristallisés à la
surface. Il rend en moyenne 33 p. o/o de foute; celle-ci est assez estimée pour le moulage, mais elle produit un fer cassant à froid. Malgré cette imperfection, il constitue, pour les usines des arrondissements de Briey et de Thionville, une ressource très-précieuse, tant à raison de son abondance qu'a cause de sa fusibilité. Non-seulement ce minerai alimente, presque à l'exclusion de tout autre, les fourneaux au coke de la contrée ; mais
il entre encore pour une portion plus ou moins considérable, selon la qualité de la fonte qu'on veut obtenir, dans le lit de fusion des fourneaux au bois, les minerais siliceux qu'on y brûle ayant besoin d'être unis à un fondant très-énergique.
Pour la fonte de fer fort, cette proportion
varie de 1/15 à i/to. Seul, le minerai oolithique est ordinairement fusible sans le secours de castine , surtout quand on peut composer la charge de minerais de diverses provenances. Dans le cas contraire, on facilite la fusion en le mélangeant à des scories de forge, lorsque le calcaire prédomine dans le ciment ou à de la castine, lorsque c'est l'argile. Le minerai oolithique occupe, comme on l'a vu plus haut, une position géologique parfaitement déterminée, ayant pour mur le grès supraliasique, et pour toit des marnes compactes , micacées, grises ou verdâtres. Il forme, dans tout le plateau jurassique occidental du département de la Moselle, un horizon d'une constance remarquable. Placé à la limite du groupe marneux et du groupe calcaire, il suit leurs ondulations et permet de saisir leurs rapports. Ainsi , tandis qu'on le voit affleurer, dans la vallée de la Moselle , aux deux
DE L'OUEST DE LA MOSELLE.
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tiers environ de la hauteur des collines qui la
minent, on reconnaît, lorsque l'on s'avance vers l'Ouest, en pénétrant dans les vallées transversales, qu'il s'abaisse avec les marnes et finit bientôt
par passer au-dessous du fond de ces vallées. La même chose s'observe lorsque l'on part du pied de
la falaise qui termine le plateau du côté de la
Belgique ; de telle façon que le gîte oolithique ne parait au jour que dans un espace qui suit exactement le contour de cette falaise, sur une profondeur de 3 à 8 kilomètres. Il n'y a donc point lieu de le chercher sur les flancs des vallées de la partie
centrale du plateau, bien qu'il semble hors de doute qu'il existe au-dessous de celles-ci à une profondeur plus ou moins considérable, suivant
la position qu'elles occupent. Mais si les limites dans lesquelles le minerai oolithique est renfermé, le grès supraliasique d'une part, les marnes grises micacées de l'autre, restent constamment les mêmes en quelques points du plateau qu'on les observe, il s'en faut de beaucoup qu'on en puisse dire autant de la puissance et de la composition du gîte. Rien n'est au contraire plus variable, et il ne sera pas sans intérêt de le suivre , dans les principales localités où il est reconnu ou exploité (1). Dans ces derniers temps, les coteaux qui domi- Vallée de la nent la vallée de la Moselle, aux environs de Moselle. Metz, ont été explorés de façon à ne laisser aucun doute sur la continuité du gîte clans cette partie du plateau oolithique. Il résulte d'un nombre trèsconsidérable de fouilles, qu'il forme une seule couche de lm,8o à 2',20 de puissance, laquelle repose sur le marlysandstone , et est recouverte par des marnes micacées. Le minerai des environs (1) Voir le plan général, PI. FM.