Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)

444

MINES ET MINIÈRES

d'hydroxyde oolithique , dans lesquelles domine un ciment calcaire très-consistant. La couche inférieure renferme du minerai bleu et affleure à une petite hauteur au-dessus du fend de la vallée, de telle façon que, si l'on suit le cours de la Chiers vers le Sud-Ouest, on perd promptement le gîte. Je l'ai cependant retrouvé sur le flanc gauche de cette vallée un peu au delà de Vezin, non loin de la limite du département de la Meuse. Il m'a paru ne former là qu'une seule couche ; mais comme ce point est le plus éloigné vers l'Ouest de tous ceux où l'on a rencontré jusqu'ici le minerai oolithique, la découverte a de l'importance pour les forges de cette région, qui s'approvisionnent dans la vallée assez éloignée du Coulmy.

Vallée du Coul-

Il me reste pour terminer la description géologique du gîte d'hydroxyde oolithique, à dire comment il se présente dans cette vallée. Il forme deux couches séparées par un banc de calcaire marneux verdâtre, de 0r°,75 d'épaisseur. La couche infé-

rieure a aln,5o de puissance et la supérieure mètre. Toutes les deux ne renferment presque pas de ciment, de telle façon que le minerai qu'elles fournissent, étant exposé à l'air, tombe en poudre. Ce minerai est très-riche, mais il renferme malheureusement quelques grains de quartz, et il a l'inconvénient d'être projeté hors des fourneaux par le vent des tuyères. On y trouve des belemnites (Belemnites compressus, bruguierianus) et des ammonites. Il y a dans la vallée du Coulmy trois concessions dont une seule est exploitée; les tra-

vaux sont ouverts dans la couche inférieure. Le minerai du Coulmy est vendu sur place au prix de i',6o à i',8o la tonne. Si nous résumons maintenant les faits princiR&,urné et conclusioa. paux qui résultent de la description qui précède,

DE L'OUEST DE LA MOSELLE.

445 nous voyons que le gîte oolithique, réduit à une seule couche de mètres d'épaisseur aux extrémités méridionale et occidentale de la falaise qui limite le plateau jurassique de la Moselle, prend un développement graduel à mesure qu'on l'observe en des points plus rapprochés de l'extrémité Nord-Est de cette falaise , extrémité vers laquelle il atteint sa plus grande puissance. Il ressort également de ce qui a été dit que la partie inférieure du gîte fait corps avec le grès supraliasique, soit parce qu'elle renferme quelquefois, comme ce dernier, des grains de quartz, soit parce que l'on c souvent les veinules d'hématite courir de l'une des assises dans l'autre. Il est impossible, dans la plupart des cas, d'établir entre elles une séparation bien marquée, et l'on en doit conclure que l'on a considéré à tort la couche d'hydroxyde comme formant la base de l'étage oolithique inférieur, et le grès comme l'assise la plus élevée du lias. D'un autre côté, si on place la limite des deux terrains au-dessus des marnes qui limitent le gîte ferrifère, on éprouve quelque embarras pour expliquer la présence, au milieu des couches de minerai, de calcaires lamellaires qui ont la plus grande analogie avec ceux qui sont superposés aux marnes. Il ne faut pas oublier non plus que l'on ne rencontre rien dans le lias qui ait quelques traits de ressemblance avec l'hydroxyde oolithique tandis que, vers le milieu de l'étage des calcaires lamellaires, on trouve des couches marneuses pénétrées d'oolithes qui ne diffèrent du minerai que parce qu'elles sont moins riches. Ces considérations me font pencher à comprendre l'hydroxyde oolithique dans l'étage oolithique inférieur, et à reporter la limite de cet étage à un niveau plus bas, an-dessous du grès, par exemple.