Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1849, série 4, volume 16)

MINES ET MINIÈRES 488 l'idée d'une action tranquille et lente. Je suppose, pour-les expliquer, que l'oxyde de fer et la silice

étaient primitivement tenus en dissolution dans un liquide qui contenait en même temps en suspension l'argile qui accompagne le minerai. Ce liquide a pu arriver au jour dans le fond des fissures qui occupent la partie élevée des minières, les élargir en corrodant les parois, de manière à former les entonnoirs que l'on y rencontre, puis le trop-plein se déverser sur les flancs des collines et dans les fissures latérales qu'il a remplies, après

y avoir pratiqué une voie tantôt large, tantôt étroite, quelquefois même interrompue par une muraille de rochers, mais dans tous les cas soumise,

lorsqu'on la considère sur une grande étendue, à des lois constantes. Pa. rvenu à la naissance d'une dépression du sol, le liquide l'aurait suivie, en y creusant un sillon continu op formé d'une suite de poches rapprochées, mises en communication par leur partie supérieure, et de ses infiltrations dans les roches voisines seraient résultés ces espèces de sacs qui se présentent fréquemment à l'extrémité des veines. Les particules d'oxyde de fer et de si: lice tenues en dissolution auraient ensuite cristallisé, et produit par leur réunion ces composés si divers qui comprennent tous les degrés depuis le minerai presque pur jusqu'aux silex gris des minières de Saint-Pancré .et de Selomoni. Ce mode de formation aurait, comme on le voit, une grande analogie avec .celui par lequel se produisent encore de nos jours Certaines substances salines. Quant à l'epoque à laquelle il a exercé son action, je serais assez disposé à croire qu'elle n'est pas eXcessivement reculée, et dans tous les cas postérieure aux

phénomènes qui ont donné au plateau jurassique

DE L'OUEST DE LA MOSELLE.

489 son reliefactuel; car aucun fait n'est mieux prouvé, par les observations dont j'ai rendu compte, que

les relations qui existent entre la disposition des gîtes de minerais en grains et la configuration du sol. Ces relations sont surtout remarquables dans les bois d'Aumetz , de Butte et de Saint-Pancré,

et il est impossible, lorsqu'on a suivi les recherches

qui y ont été exécutées, de ne pas être frappé de la nécessité de recourir, pour en donner une explication, à une hypothèse qui considère le dépôt minéral et boueux comme ayant coulé le long des flancs des collines que ces bois recouvrent. Un résultat plus pratique de ces mêmes recber- Avenir des miches et qui intéresse à un haut degré les établiS nières de fer fort.

sements métallurgiques de la contrée, c'est l'appréciation de la richesse des minières de fer fort. On a vu précédemment que la richesse du bois de

Butte a été évaluée à 3.000.000 de tonnes de minerai et celle des minières d'Aumetz, le quart

en réserve de cette commune non compris, à 2.436.000 tonnes. Mais comme ce bois et quelques autres terrains, dépendants des minières dont il s'agit et qui n'ont pas été fouillés, ren-

ferment encore beaucoup de minerai, on ne

peut pas estimer leur richesse à un chiffre moindre que celui trouvé pour le bois de Butte. La quantité de Minerai exploitable existant dans les deux gîtes principaux de la contrée serait donc

au minimum de 6.000.000 de tonnes. On ne sait pas précisément ce que les autres gîtes connus renferment encore. Nous avons été conduits à consi-

dérer celui de Saint-Pancré comme à peu près épuisé ; d'autres, parmi lesquels il faut mettre en première ligne ceux de Godbrange, de Lexy et de