Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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ACIDE ARSÉNIEUX, RÉALGAR
La. fleur d'arsenic ( arsenikblüthe) naturelle qu'on rencontre comme un produit secondaire de filons contenant de l'arsenic ou des minerais arsénifères , et qu'on a longtemps confondue avec la pharmacolite , appartient par la plupart de ses caractères à l'acide arsénieux cristallisé.
La variété scoriacée qui s'est rencontrée dans les travaux supérieurs de la mine Katharina Nenfang , à Andréasberg , et quelques variétés stalactitiques d'autres localités, rapportent au contraire probablement à l'acie arsénieux amorphe (1). Cette dernière variété devra dorénavant être séparée comme espèce minérale sous le nom
de verre d'arsenic (arsenickglas) d'avec la fleur d'arsenic (arsenikblüthe), par des raisons analogues à celles qui en minéralogie font séparer l'opale du quartz. Il paraît du reste que les molécules de l'acide arsénieux vitreux ne sont pas dans un état d'équilibre stable, et qu'elles tendent toujours à passer
ET ORPIMENT.
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du papier et déposé dans le tiroir d'une collection; à la fin de 1849 toute la masse était devenue blanche et opaque comme de la porcelaine ; la cassure n'était plus conchoïdale, et la surface était recou-
verte d'une croûte rugueuse et crevassée ; quelques-unes de ces crevasses atteignaient une profondeur de quatre ligne, et la plupart étaient garnies de cristaux octaèdres plus ou moins gros, en général très-nets. Le changement qui s'opère de l'extérieur à l'intérieur des masses d'arsenic vitreux les pénètre très-irrégulièrement, de sorte qu'une masse en apparence très-homogène offre sans doute, dans l'état d'agrégation de ses diverses parties, des différences qui empêchent la dévitrification d'avoir une marche régulière. A la suite de ces observations, M. Hausmann a eu l'idée de comparer le réalgar naturel avec le verre qu'on obtient en fondant de l'arsenic avec
à l'état cristal lin. M. Hausmann décrit en effet avec
du soufre.
beaucoup de soin et de détails la transformation subie, en quelques années, à l'abri du contact de l'air, et dans une chambre sèche, par un échantillon de 2 pouces cubes d'arsenic vitreux provenant de l'usine à argent d'Andréasberg.
Le réalgar naturel possède une très-forte tendance à la cristallisation ; ainsi du réalgar amorphe de Tajowa, en Hongrie, tenu en fusion pendantquatre heures dansun tube de verre, seprend toujours par le refroidissement en une masse parsemée de druses tapissées de cristaux qu'on reconnaît pour appartenir au prisme rhomboïdal oblique : cet effet a lien, que le refroidissement soit
Cet échantillon envoyé à M. Hausmann en 1835
était, à sa sortie du fourneau, transparent et d'un aspect vitreux. Sa cassure était franchement conchoïdale; il fut placé dans un verre fermé avec
lent ou brusque ; la netteté et la grosseur des
(1) L'examen attentif des échantillons d'Andréasberg montre qu'ils ne sont qu'une combinaison d'acide arsénieux et de sulfure d'arsenic, et qu'on doit les ranger à côté du verre d'arsenic.
cristaux seules dépendent de la durée de ce refroidissement. Le réalgar fait de toutes pièces par M. Wühler, en fondant ensemble i équivalent d'arsenic et 2 équivalents de soufre , est un produit cristallin