Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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ASSOCIATION DE L'ARGENT
On comprend que, dans la nature, aient pu se réaliser quelquefois des circonstances analolieu de certaines gues à celles de l'expérience précédente ; car roches pyrogèRemarques sur la présence d'argen! nalifau mi-
nes.
des émanations de chlorure d'argent ont pu se produire à travers des roches plutoniques épanchées à la surface du globe et possédant encore une haute température; dans ce cas le chlorure d'argent aura été décomposé au contact des silicates environnants, et il se sera formé un dépôt d'argent métallique. C'est peut-être à une origine de ce genre qu'il faut attribuer les mouches et filets d'argent natif non accompagnés de chlorure que l'on rencontre quelquefois dans les roches pyrogènes, principalement dans celles dites de trapp. Cependant nous ne pensons pas que l'argent contenu dans les filons proprement dits ait une telle origine, car il aurait fallu pour cela que les parois de ces filons présentassent une tem-
pérature élevée, ce qui en général ne parait pas
avoir eu lieu. Les expériences que nous avons exposées préLincompatibiSté des sulfures cédemment montrent que les sulfures métalliques metalliqueset du cra, ne peuvent être associés avec le chlorure ou le gent se vérifie bromure d'argent, quelle que soit leur .origine, 115 lessties metailiferes. qu ils aient été formes par voie sèche ou par voie humide; cette incompatibilité est confirmée par l'étude des gîtes métallifères. En effet, on n'y voit jamais le chlorure d'argent en contact immé-s
diat avec de la galène, de la blende, ou d'autres sulfures. DansTexploitation des mines, lorsque l'on arrive à la portion des gîtes sulfurifères qui n'a point subi de décomposition, on n'y rencontre plus les minerais d'argent qu'à l'état natif ou qu'à l'état de sulfure simple ou multiple. C'est exclusivement dans la zone supérieure de la région qui
AUX MINÉRAUX MÉTALLIQUES.
317 porte les traces évidentes d'une altération sous l'influence des agents extérieurs que l'on rencontre des chlorures, bromures ou chlorobromures d'are. gent. Ainsi dans les mines de Kongsberg, en 1Vorwége, qui ont fourni des masses considérables d'argent, la plus grande partie de ce métal s'y trouve à l'état natif : le chlorure d'argent n'y a été rencontré qu'accidentellement et toujours près de la surface. La cause principale de la prospérité des mines Gisement do d'Huelgoat, en Bretagne, tient à arsl'existence d'un chlorure mines minerai d'argent complexe qui occupe la partie d'Huelgoat. supérieure des filons, et gin consiste principalement en un mélange d'argent natif et de composés chlorés et bromés. Ce minerai s'étend une assez grande profondeur, en quelquesjusqu'à points jusqu'à 175 mètres au-dessous de la surface; mais il ne dépasse pas la zone qui a été soumise à des altérations. Dans cette région , qui est sans doute peu étendue dans le sens vertical, comparativement à la profondeur à laquelle doit s'étendre le filon, les sulfures métalliques ont été en majeure partie décomposés ; il en est résulté des oxydes, et des composés salins dont une partie a dû disparaître par voie de dissolution ; une autre portion est restée sous forme de carbonate, de sulfate ou phosphate de plomb; mais la masse principale consiste en matières -
ocreuses formées d'hydroxyde de fer et d'hydrosilicates alumineux dans lesquels l'argent se trouvedisséminé et quelquefois concentré par places,
soit à l'état natif, soit à l'état de
chlorure ou de bromure. Dans cette niême partie du gîte on rencontre çà et là des restes de sulfures métalliques qui, par leur transformation, ont formé les minerais d'argent désignés habituelle-