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RELATION DE LA DERNIÈRE

ce cône, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, il s'échappait de petits jets de lave. Cette lave ne pouvant parcourir un long espace par suite de l'obstacle que leur opposaient les parois du cratère, s'épanchait et s'accumulait autour du nouveau... cône dont l'exhaussement continuait ainsi peu à peu. Par suite de cette activité continue qui, par moment se ralentissait et parfois devenait plus vive, au mois de février i845, le cône intérieur s'était exhaussé à tel point que son sommet dépassant les bords supérieurs du cratère s'apercevait de la ville de Naples, et ses explosions, qui pour être vues obligeaient, peu de temps avant, à faire l'ascension des pentes escarpées du Vésuve, montrèrent depuis cette époque leur spectacle peu l'assurant pour les habitants des

villes voisines. Le fond du cratère s'élevant ainsi successivement, le goufre formé après l'éruption de 1839 était presque entièrement comblé vers l'automne de 1845. De telle façon qu'à cette épo-

que le cratère du Vésuve présentait sur une

grande partie de sa surface une plate-forrne, et déjà quelques épanchements de laves se déversaient par-dessus ceux de ses bords qui se trouvaient le plus déprimés. Au mois de juillet 1846, le sommet du cône intérieur dépassait déjà de quelques mètres la pointe du Palo, qui jusqu'à ce moment formait la cime /a plus haute du cône du Vésuve; et jusqu'au mois de janvier dernier il s'est Maintenu constamment plus élevé que cette

même pointe, bien .qu'il eût subi de fréquents dia ngernen ts.

Un accroissement continu du cône intérieur, toujours accompagné de l'exhaussement de l'étage

supérieur du cratère, tel fut le résultat des érup-

ÉRUPTION DU VÉSUVE.

325 tions multipliées que montra le Vésuve, durant l'espace de huit années, sans qu'il survînt aucune période sensible de repos. Ces éruptions donnèrent lieu à des phénomènes très-variés dont les détails sont en grande partie exposés à la fin de cette relation, pour les personnes qui trouveront quelque intérêt à en prendre connaissance. Je me bornerai à dire pour le moment que presque toujours les laves se faisaient issue par la base du cône in-. térieur; quelquefois, le fond du cratère s'ouvrant par une large fente, on vit la larve déborder à quelque distance du même cône. Il arriva aussi que les laves sorties par les crevasses se répandirent de chaque côté, formant une sorte de flaque embrasée : plus ordinairement elles cheminèrent en serpentant en forme de ruisseaux ; parfois aussi, mais plus rarement , on vit la matière incandescente se faire issue le long des pentes du grand cône; après l'année 1845 elle arriva au pied de ce même cône, et s'avança même jusqu'aux pentes boisées de la partie orientale. Le cône intérieur, primitivement très-petit , fut souvent détruit presqu'en entier par la violence des explosions; les éjections qui suivirent élevèrent alors un autre cône à de nouvelles places. Le sommet s'exhaussant toujours fut plus ou moins profondément entamé, puis reconstruit à neuf sous des formes

variées. Par sa cime on a vu continuellement s'échapper de grandes niasses de roches, des bran-.

dons incandescents de laves, des bombes, des lapilli et des sables, tantôt par une, tantôt par deux bouches et même davantage, qui maintes

fois ont rejeté chacune des matières différentes de celles éjectées par les bouches voisines. En divers

points de l'étage supérieur du cratère, on a vu Tome XVII, z85o.