Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)

328

'RELATION DE LA DERNIÈRE

s'écrouler en grande partie à travers de violentes explosions partant du cône intérieur. Au même moment, l'eau commença à tarir dans les puits de Résina et de Torre dei Greco, signe menaçant qui, comme de coutume, fit redouter aux habitants de ces contrées l'approche d'un prochain et terrible embrasement. Pour cette fois leurs appré-

hensions se trouvèrent mieux fondées que par le passé. Le Vésuve continua néanmoins pendant quelques jours ses éjections ordinaires; mais, le 5 février, le flanc oriental du grand cône se déchira, il s'y forma comme une espèce de caverne, vers le milieu de sa hauteur (Pl. Ir, fig. 4), où vint s'amasser une grande quantité de chlorure sodique en stalactites ; et tout à coup, avec un fracas retentissant, cette ouverture dégorgea un large torrent

ÉRUPTION DU VÉSUVE.

329

lâche à la cime du Vésuve. Pendant la nuit qui suivit la journée du 7 l'embrasement reprit une activité nouvelle, et vers le pied du grand cône la lave des jours précédents, déjà consolidée, se rompant avec une explosion inouïe, on vit s'ouvrir une nouvelle bouche d'éruption, puis bientôt une seconde et une troisième : c,c,e le 9, deux de ces bouches avaient construit, avec les matières rejetées

,

deux cônes élancés c, c; la troisième,

par suite du boursouflement de la lave, avait pris

la forme d'une grotte e. Indépendamment des

éjections de lapilli et de gros blocs détachés, une grande masse de lave sortant par ces dernières ouvertures parcourut, avec une rapidité extraordinaire, la partie orientale de l' trio del Cavallo,

2.1 trio del Cavallo, vis-à-vis la Punta della Neve,

et atteignit, dans la journée suivante, les terres cultivées qui sont bordées par la coulée de 1834.

désignée sur la grande carte du Vésuve, publiée par notre bureau topographique, sous le nom de il Midi°. Ayant ainsi atteint une surface à peu près plane, elle s'étendit, m, m, en coulant lentement sur Atrio del Cavallo , dans la direction de l'Est. Le même jour, au pied du grand cône, et à une courte distance de la crevasse qui avait ouvert son flanc sur les deux tiers environ de sa

de Naples pendant la nuit qui suivit la journée du 9. Dans le cours de cette même nuit, le flanc extérieur du Vésuve, depuis son sommet à partir du côté oriental de la pointe du Pato, s'écroula,

de lave, qui en quelques minutes roula dans

hauteur, il se forma une autre ouverture d'où s'échappa un nouveau torrent de lave b, b, qui s'arrêta après avoir parcouru un court chemin. Le point de sa sortie resta masqué par les matières

fragmentaires réunies en ce lieu. Cependant la lave vomie par la crevasse n'étant pas suivie d'un nouvel épanchement ne tarda guère à se solidifier: la bouche qui lui avait servi d'issue se ferma; mais de violentes explosions continuaient sans re-

Au sommet du Vésuve, et vers la partie intérieure du cratère située au-dessous de la pointe du Pato, il s'echappait alors des coups de tonnerre si violents, qu'on les entendait distinctement de la ville

en laissai* une large brèche g, g, qui se confondit avec celle formée plus bas le cinquième jour de l'éruption. Le 9, de grand matin, la curiosité me poussa à aller voir de près le menaçant spectacle qu'offrait notre volcan. Le ciel était d'une sérénité admirable, et cette circonstance me donnait encore lieu de craindre que l'éruption -n'eût de tristes effets, en rappelant à ma pensée que le désastreux et terrible embrasement de décembre 1631 fut