Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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RELATION DE LA DERNIÈRE
préféraient voir ces phénomènes au coucher du soleil- Le vent assez impétueux sur cette région élevée, entraînant la fumée dans une direction opposée à celle où nous étions, me permit d'étudier, sans etre incommodé, quelques particularités de l'embrasement. Deux monticules , pla-
cés à peu de distance l'un de l'autre, de forme plutôt cylindrique que conique, et chacun d'une hauteur d'environ 15 mètres, avaient surgi au
pied du grand cône. A quelques minutes d'intervalle, ils lançaient alternativement par leur som-
met embrasé, et avec une force modérée, des
fragments incandescents de lave pâteuse, en pro-
duisant ce même bruit sourd que font entendre les bulles gazeuses traversant une matière liquide.
A côté du monticule le plus rapproché de moi s'ouvrait une autre bouche en forme de grotte e, où se manifestaient de semblables explosions, et c'était un beau spectacle que de voir certaines masses de laves éjectées s'attacher à la voûte de la grotte et ne pouvant s'y solidifier par suite de la chaleur brûlante qui entretenait leur fluidité,
ÉRUPTION DU VÉSUVE.
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tramée inférieure qui, vue de Naples, se montrait
en arrière du grand cône du Vésuve. Je m'abstiendrai de mentionner les expériences faites sur
la lave; elles rentrent dans celles qu'on a répétées tant de fois. Les vapeurs exhalées ne m'ont rien
offert, non plus, qui méritât d'être signalé, si ce n'est la présence de l'acide sulfureux, bien reconnaissable au milieu de cette fumée, par l'odeur suffocante qui le caractérise.
Tandis que les effets que je viens d'indiquer continuaient sans trop de bruit dans l'A trio delCavallo , la cime menaçante du Vésuve faisait entendre l'éclat redoublé de ses bruyantes explosions
qui ont été le phénomène le plus imposant et le plus remarquable de l'embrasement que j'ai voulu décrire. Bien que le ciel se montrât entièrement serein, ce vacarme non interrompu , joint à la lueur languissante du soleil éclipsé par la fumée, me faisait maintes fois désirer un refuge protectecteur comme si j'eusse été menacé d'un ouragan furieux. Je m'attachai à reconnaître d'où provenait ce fracas inaccoutumé, et comme le vent favorable à mes recherches laissait retomber dans l'intérieur du cratère la grêle de pierres qui s'échappait des parties voisines de la pointe du Palo, je parvins à monter sans danger jusqu'aux deux tiers de la hauteur du grand cône, le long des bords de la crevasse g, g, ouverte surie flanc septentrional. En premier lieu, je m'assurai faci-
rester pendant quelque temps suspendues en forme de stalactites, puis retomber au fond. De l'intérieur de cette grotte, éclairée d'une lumière éblouissante, s'échappait un large torrent de lave coulant en droite ligne et avec une rapidité surprenante vers le canal dell _,Irena , où elle tournait à droite pour descendre sur les pentes orientales inférieures de l'antique Vésuve. Il est à croire qu'au pied de l'autre petit cône situé plus loin il s'échappait également d'autres torrents de
lement que le bruit partait du sommet du Vésuve, du point même d'où sortaient les larges tourbillons de fumée, et que les entrailles de la
percevoir. C'est bien de ces trois bouches et de leurs laves que s'exhalait la fumée formant la
montagne étaient tout à fait étrangères à ce phénomène, bien que l'embrasement qui avait lieu dans 1' trio del Cavallo dût, au premier abord,
lave que les abondantes vapeurs empèchaient d'a-