Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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RELATION DE LA DERNIÈRE
peut être comparé à la profonde cavité en forme de cône renversé qui apparut dans le même endroit après l'éruption de 1839, et qui se forma toujours ainsi après les grandes éruptions de notre volcan. Les deux figures de la troisième planche
représentent la plate-forme du grand cône du Vésuve, telle que je l'observai le 23 février. En y montant par le côté Nord-Ouest d, j'aperçus en face de moi, au delà d'un court espace de terrain horizontal et irrégulier h, h, deux vastes escarpements m, n, présentant une pente douce dans la direction de gauche; presqu'au milieu d'eux, mais
plus en arrière, s'élevait une pointe formant
la plus haute cime b que la récente éruption n'avait pas détruite. Cet état de choses n'offrait au-
cune concordance avec le monticule intérieur
(Pl. IV, fi'. 3) qui existait précédemment surie
'Vésuve, et je ne pouvais m'expliquer la formation de ces larges crêtes qu'en les supposant apparues postérieurement. Je reconnus bien tôt qu'elles mas-
quaient deux cratères d'une très-grande profondeur auxquels elles appartenaient chacune séparé-
ment, et dont elles formaient ainsi la bordure escarpée; tandis que la pointe la plus haute qui s'elevait derrière elles, b se trouvait placée entre les deux cratères et formait les parois de chacun d'eux,comme unehautebarrière de séparatio n entre l'un et l'autre. Bien que le Vésuve fût calme en ce moment, les nuages de fumée qui s'échappaient de toutes parts, sans qu'on aperçût de fumarolles distinctes, empêchaient de voir d'un seul coup d'oeil l'entier développement des nouveaux gouffres; mais aussitôt qu'il se montrait quelque intermittence dans le dégagement de la fumée et dans
la violence du vent, je parvenais à apercevoir
ÉRUPTION DU VÉSUVE.
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tantôt une partie, tantôt une autre. Il en résulte que le dessin de la PI. Ir , fig. 6, n'a pu reproduire bien exactement les détails ; il est néanmoins suffisant pour en donner une idée appré-
ciable.
Le cratère méridional n me parut à peu près
circulaire à son orifice. Ses parois s'inclinaient en tous sens et uniformément vers le fond , suivant une pente très-roide qui les rendait inaccessibles ; et se rétrécissant graduellement ils se terminaient par un fond très-étroit. Les roches brûlées qui l'environnaient et principalement celles situées audessous de la pointe occidentale c laissaient ébouler jusqu'au fond d'énormes masses qui s'en détachaient à chaque instant. La disposition intérieure de ce cratère ne m'offrit rien autre chose qui méritât d'être noté. L'autre cratère septentrional in, un peu plus vaste que le précédent, avait un orifice elliptique , et ses bords se confondaient avec ceux de l'ancien cratère du Vésuve, dans les directions du Nord-Est et du Levant. Ses parois descendaient en pente inégale; en effet, celles du côté de l'Occident, quoique très-rapides, étaient notablement inclinées à l'horizon, tandis que celles du côté Oriental montraient un escarpement presque
perpendiculaire; il en résultait que le fond, également très-étroit, ne correspondait pas au centre de l'orifice. Sur ce même côté Oriental on distinguait, non sans étonnement, vers la partie rapprochée du fond, des couches bien nettes de roches compactes rn, ni, qui constituaient la structure intérieure de la montagne : on les voyait à découvert et coupées par de profonds sillons verticaux. La profondeur du second cratère, un peu plus grande que celle du premier, me parut Tome XPII, 185o. 23