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ÉRUPTION DU VÉSUVE.

RELATION DE LA DERNIÈRE

cristallines étaient d'une admirable beauté. Il s'en est trouvé beaucoup de variétés dignes de l'attention des minéralogistes : sans m'arrêter à les dé-

crire, je me contente, pour le moment, d'indi-

quer que leur forme la plus ordinaire est le rhombododécaèdre , quelquefois le cube, ou les

deux formes combinés. La forme la plus remarquable pour la nouveauté du fait est celle de quelques cristaux géminés, ou, comme on dit, hé-

mitropes, se pénétrant mutuellement et tout à fait semblables à ceux de .S'odctlite que j'ai décrits ailleurs (1). Ces cristaux sont ordinairement blancs

et transparents, quelquefois ils montrent une légère teinte jaune d'or, due à la présence d'une petite quantité de chlorure ferrique. J'en ai trouvé une variété pulvérulente dans laquelle les essais analytiques m'ont démontré la présence du chlorure de magnésium. Sachant combien il est important pour l'étude de l'histoire naturelle des volcans d'examiner leurs laves au moment où, fumantes encore, elles sont

déjà figées et converties en pierre solide, je n'ai pas voulu m'épargner la peine de monter, pour la troisième Ibis, au Vésuve , clans la journée du 7 mars. Ce qui m'y détermina particulièrement, ce fut d'apprendre qu'indépendamment des ouvertures du côté septentrional dont j'ai parlé cidessus, il s'était opéré en divers points du côté oriental du grand cône, des déchirures qui avaient

donné issue à de vastes torrents de matières en (i) Note Sur le gisement et sur la cristallisation de la Soda/ite des environ de Naples, par M. A. Scaechi; traduite de l'italien par M. A. Damour. (Annales des Mines, série, t. XII, p. 385 à 389, PI. HI, fig. 14. )

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fusion. Étant donc retourné à l'Atrio del Cavallo , ma première pensée fut de revoir la grande crevasse et les monticules ignivomes observés le 9 février j'y parvins très-facilement, car la chaleur

brûlante et l'incommode fumée qui, ce jour-là empêchaient de voir la majeure partie de ce spectacle grandiose, avaient entièrement cessé. Quant à la crevasse, elle était située précisément vis-avis de cette proéminence qui fait partie du groupe de la Somma, et désignée sous le nom de ntello; elle occupait ainsi le côté du Vésuve situé entre

le Nord et le Nord-Est. L'ayant mesurée à sa partie inférieure, je trouvai sa largeur égale à 16o mètres. Son ouverture, à la partie supérieure,

peut s'évaluer au double. On voyait épars aux environs beaucoup de blocs d'un diamètre de r mètre et demi à 3

formés, pour la plu-

mètres, part, de leucitophyre ou d'augitophyre ; quelques-uns étaient seulement composés d'un agrégat compact de sables et de lapilli; je ne mets pas en

doute que ces blocs aient été lancés d'en haut lorsque le flanc de la montagne s'ouvrit, ou du moins qu'ils aient été précipités à travers cette crevasse à bords escarpés. Au milieu de cette ou-

verture , on voyait la coulée de lave vomie le 5 février, Pl. Ir, fig. 4, et qui, arrivée au pied de la proéminence nommée il Fïtello, s'était accumulée sur elle-même plus qu'on ne pourrait le croire

,

en atteignant une hauteur d'au moins

5o mètres. D'après les descriptions nombreuses et très-exactes que nous possédons des contrées voi-

sines qui présentent des coulées de laves volcaniques, nous savions que ces laves sont en effet sujettes à s'entasser sur elles-mêmes lorsqu'elles rencontrent un obstacle quelconque; mais je ne