Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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RELATION DE LA DERNIÈRE
ÉRUPTION DU VÉSIT.VE.
que les mofettes dégagent, en même temps que de l'acide carbonique, une petite quantité d'acide chlorhydrique. J'ajouterai que les eaux des puits, d'après l'expérience que je lis .près de l'église de Santa-Maria à Pugliano et auprès du palais de Portici, avaient une saveur qui dénotait la présence d'une grande quantité d'acide carbonique. Je trouvai aussi les habitants des pentes occidentales inférieures de la montagne, dans une grande appréhension de voir périr en peu de temps les végétaux dont les racines sont infectées par les
cristaux d'augite et d'amphigène, beaucoup plus des premiers que des seconds; on y distinguait encore quelques lamelles de mica. Ce qu'il importe le plus de connaître, en ce qui les concerne, c'est le long espace qu'elles ont parcouru à partir des ouvertures du canal dell arena, et qui équivaut à plus de 9.000 mètres. Ce long parcours ne fut jamais atteint par les autres laves épanchées, depuis dix-huit siècles que nous avons connaissance des embrasements du Vésuve.
exhalaisons malfaisantes de cet acide. Avant de terminer cette relation , il me reste à dire quelques mots sur la composition minéralogique de sables et de laves. Les premiers, que vulgairement et à tort on nomme cendres, se montrent
Observations quotidiennes sur les changements
composés de deux parties : l'une, en forme de poudre très-fine qu'on ne saurait rapporter à au-
cune des espèces oryctognostiques; l'autre, formée de petits grains qui peuvent être séparés de la première au moyen du lavage. Ces grains sont com-
posés d'augite et d'amphigène auxquelles sont associées des paillettes de mica en assez grande quantité, et quelques parcelles de titanate de fer qu'on peut reconnaître en les enlevant à l'aide du barreau aimanté. Je n'ai trouvé aucune différence de composition entre les sables recueillis sur divers points assez éloignés les uns des autres, tels
que la Pointe du Palo et les terrasses d'Ottajano. L'eau distillée employée pour les laver a laissé par l'évaporation un résidu qui n'excédait pas les deux millièmes de la proportion de sables employés : ce résidu était formé de gypse et des mêmes substances salines trouvées sur le cratère. Les laves
contenaient, comme d'ordinaire, beaucoup de
survenus au Vésuve à partir de 184 , jusqu'au mois de mars 185o.
Ces observations ont été en partie faites par moi-même, dans mes visites au Vésuve et en partie recueillies sur des notes qui m'ont été communiquées par des personnes habituées à fréquenter notre volcan et auxquelles je dois les échantillons des différentes substances qui s'y sont formées de temps en temps. Les mesures (luise rapportent aux années,1845, 1846 et 1847 ont été prises à l'aide des méthodes géodésiques les plus précises que la
science possède, par M. le professeur Amante, dont le nom garantit suffisamment l'exactitude apportée dans cette opération. Me proposant, par la publication de ces éphémérides, de faire connaître la nature des changements que subit habituellement le Vésuve, j'ai supprimé les observations d'un grand nombre de jours, que j'avais portées sur mes notes, et qui n'auraient rien ajouté d'important à eelles dont j'ai particulièrement fait choix. Je dois aussi prévenir que j'ai omis d'indi-