Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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CREUSEMENT DES PUITS
ce qui eût ralenti la marche descendante du cuvelage.
3° De compromettre la réussite du travail. En effet, dans le puits n° I, il est arrivé que, par suite de la grande quantité de sables que l'on avait dû extraire, il s'était formé, derrière le cuvelage, des excavations considérables; que des éboulements étant survenus, les sables avaient été chassés dans l'intérieur du puits avec une vitesse si grande, que le cylindre, entraîné par leur mouvement, s'était écarté de la verticale, et que ce dérangement avait occasionné la rupture de quarante-sept des boulons qui reliaient le cinquième tronçon, b partir du fond du cuvelage, au sixième. Plus tard, une autre venue subite des sables, ou, pour nous servir de l'expression par laquelle ces sortes d'accidents étaient désignés au charbonnage
de Strépv, un nouveau soufflage, qui probablement était dû à la même cause, avait occasionné la rupture et l'écrasement de la partie inférieure du cuvelage eu tôle entré de quelques centimètres
dans le achiste houiller, et avait anéanti ainsi le fruit d'un long et pénible travail. Pour éviter ces inconvénients et se Mettre à l'abri d'accidents analogues, il était donc nécessaire d'appliquer un autre procédé au percement du puits n° 3, à travers le niveau et les sables mouvants. M. de La Roche imagina alors de continuer
l'enfoncement du puits sans opérer l'épuisement des eaux, et il donna à ce travail le nom de percement des puits à niveau plein. Par ce procédé, la colonne liquide extérieure au cuvelage, laquelle tendait par son poids à chasser !es sables dans l'avaleresse, étant équilibrée par la colonne intérieure, et aucune force ne provoquant alors l'as-
DANS LES SABLES MOUVANTS.
423 eension des sables dans le puits, l'extraction devait
en être moindre que si l'on avait travaillé par le procédé ordinaire; une des premières causes des éboulements était ainsi détruite, et l'on évitait ces irruptions subites de sables qui, ainsi que nous l'avons vu, étaient accompagnées de circonstances si désastreuses. Dans lecommencement du mois d'octobre 1845,
on a donc laissé remonter les eaux dans le puits jusqu'à leur niveau naturel, qui se trouvait à 9 mètres au-dessus du banc de sables, et l'extraction de ces sables a dû se faire sous une colonne d'eau dont la hauteur augmentait avec l'approfondissement du puits. L'appareil employé pour exécuter ce travail, et qui porte le nom de dragueuse, se compose (fig. 7, 8, 9 et o) d'un carré enfer' battu (a) de 0m,2 t de côté intérieurement, de 0'1,06 de largeur et de orn,o6 de hauteur', muni de deux bras en fer (b) de orn,055 de diamètre, à chacun desquels est suspendu , au moyen de deux oeillets (e), un vase (D) eu tôle, de om,004 d'épaisseur, appelé drague, de 0,52 hectolitre de capacité, et muni, à la partie inférieure, d'une poignée (e) en fer ; une clavette (i) empêche la drague de quitter le bras auquel elle est suspendue. Voici comment l'on manoeuvrait l'appareil Les dragueuses étaient descendues dans le puits au moyen de deux chaînes (K) attachées par une de leurs extrémités à deux pièces (in) en fer, maintenues chacune, sur les bras, par un anneau (n) également en .fer, et, par l'autre extrémité, à la corde mise en mouvement au moyen du baritel elles étaient guidées dans leur marche par un arbre en bois (P), qu'embrassait le carré (a); cet arbre