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A TRAVERS LES SABLES MOUVANTS.

CREUSEMENT DES PUITS

l'on avait dû la porter jusqu'à 3,70 atmosphères. Cette différence provenait de ce que, pendant le travail d'enfoncement, l'air comprimé devait

maintenir en équilibre une colonne d'eau de 22 mètres, 'tandis que, lors du calfatage, le cuvelage étant fermé, le but que l'on voulait atteindre en comprimant l'air était de faire évacuer, par le tuyau de décharge, les eaux contenues dans le puits ; bien que la hauteur à laquelle elles dussent s'élever pour arriver à la galerie d'écoulement fût de 22 mètres, il avait suffi de comprimer l'air à 2,90 atmosphères, parce que, se mêlant à l'eau qui sortait par les ouvertures ménagées dans

le tuyau de décharge, cet air rendait la colonne fluide beaucoup moins dense, ce qui permettait aux eaux de s'élever à une plus grande hauteur avec le développement d'une pression moindre (i). Le 6 du' mois de mai, le calfatage a été terminé, et l'on a laissé échapper l'air comprimé renfermé dans le puits. A la suite de cette décompression,,les eaux, arrivant par de petites ouvertures qui n'avaient pas été entièrement bouchées, sont remontées de 6 mètres dans l'avaleresse.

Comme la trousse inférieure (P) n'avait pu être parfaitement picotée sur tout son pourtour, à cause du peu de résistance que présentait, en un point,

le banc dans lequel elle avait été placée (circonstance que l'on n'avait pu connaître avant son établissement), les eaux trouvaient encore moyen de pénétrer dans le puits; pour remédier à cet inconvénient, M. de La Roche se décida à pla cer u ne nouvelle trousse à un niveau inférieur. Pour épuiser les (i) Cette influence de l'air mélangé à la colonne d'eau avait été constatée et utilisée par M. Triger, , dès l'année 1841.

C.

443 trouvaient dans le puits sur une hauteur eaux qui se de 6 mètres, on les a recueillies dans des caisses en bois, que l'on a vidées dans une, bâche dispo-

sée à la partie supérieure du tuyau de décharge qui avait servi primitivement à l'évacuation des eaux; elles se rendaient dans la galerie d'écoulement (G) , par une ouverture pratiquée dans ce tuyau. Après avoir mis le puits à sec, on a procédé à l'enfoncement, et, à 2rn,75 environ au-dessous du cuvelage en bois ,.on a rencontré une couche suffisamment dure pour supporter un picotage soigné. Ou y a établi une trousse (S), composée de vingtdeux pièces de on',3o de hauteur et de om,45 de largeur, dont le picotage a pu être fait de manière à ne rien laisser à désirer. On a ensuite monté le

cuvelage jusqu'à la première trousse (P) précédemment établie , et, pour mettre la dernière pièce, on a comprimé l'air, le 13 mai, à 2,90 atmosphères. Il a fallu six heures pour opérer cette compression. Le 16 du même mois, le cuvelage étant terminé, on a rendu libres toutes les ouvertures par où l'air comprimé pouvait s'échapper, et, en moins de trois heures, le puits a été complétement vidé. Le cuvelage a très-bien tenu les eaux.

Ce travail d'enfoncement, si remarquable par les difficultés que l'on a rencontrées à chaque pas

et par la nouveauté des appareils dont on a fait usage, était terminé ; M. de La Roche, par son

génie et sa persévérance digne d'éloges, avait donc enfin triomphé de tous les obstacles que présentait le passage des sables mouvants.

Disons quelques Mots touchant l'éclairage et l'aérage des travaux.

L'éclairage dans l'air comprimé se faisait au