Annales des Mines (1850, série 4, volume 17)
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CREUSEMENT DES PUITS
par les fissures du terrain et pendant la manuvre
du sas. Lorsque l'atmosphère paraissait manquer
de pureté, on remédiait à cet inconvénient en
faisant marcher la machine avec plus de vitesse et en laissant échapper f air renfermé dans le puits par le tuyau de décharge dont on ouvrait le robinet placé à la partie inférieure. Voici maintenant les effets physiologiques et physiques que l'on a observés dans l'air comprimé: La première action porte sur l'organe auditif. Presque toutes les personnes qui ont été soumises à la compression, ont ressenti une douleur plus ou moins vive sur la membrane du tympan; cette impression désagréable qui commence à se manifester le plus souvent dès qu'on laisse entrer l'air
comprimé dans le sas, et qui, pour certains individus, est insupportable, tandis que pour d'autres
elle n'est que légère, va constamment en aug-
mentant jusqu'à 2 011 2 1/2 atmosphères; elle disparaît i rnmédiatement lorsque l'on souffle l'air dans l'oreille moyenne après avoir fermé la bouche et les narines, ou bien que l'on opère un mouvement de déglutition fréquente de la salive. C'est princi-
palement la première fois que l'on est soumis à la compression, que ces douleurs se font ressentir avec quelque intensité; mais, lorsque étant des-
cendu plw.ieurs jours de suite, et ayant chaque fois séjourné pendant quelques heures dans l'air comprimé , l'on a , pour ainsi dire, habitué ses organes à fonctionner dans ce milieu plus dense, on n'éprouve plus qu'une légère sensation, qui disparaît au bout d'un temps très-court. A la pression de deux atmosphères, et au delà, plusieurs personnes ont ressenti , la première fois qu'elles ont été soumises à l'action de l'air com7
A TRAVERS LES SABLES MOUVANTS.
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primé, une douleur excessivement vive dans la partie inférieure du front et qui paraissait suivre la direction du nerf sourciller; M. de La Roche m'a dit avoir éprouvé cette douleur lorsqu'il descendit dans l'appareil à air comprimé établi à l'avaleresse de Douchy; lorsque je visitai ces travaux,
en décembre 1846, j'éprouvai le même effet, 5 ou 6 minutes après être rentré dans le sas, et la douleur' fut tellement aiguë, que je crus un momentqu'il me serait impossible de rester plus long-
temps dans l'air comprimé; la compression était en ce moment de deux atmosphères environ ; mais je fus immédiatement débarrassé de cette douleur, lorsque, ainsi queje le fis par la suite quand je res-
sentais quelque gêne dans les oreilles, j'essayai de chasser l'air par les narines que je tenais, ainsi que la bouche, hermétiquement fermées. Quant à la fonction de l'audition, on remarque que les sons produits sont plus purs et plus intenses, et que les efforts qu'exige leur production sont plus
considérables dans l'air comprimé que dans l'atmosphère ordinaire; ces effets s'expliquent assez
facilement; car, d'une part, l'action des ondes sonores sur l'organe auditif est plus vive à mesure que la densité du milieu devient plus considérable, et, d'autre part, l'on doit avoir plus de peine
à mettre en vibration un colonne d'air dont la densité est double ou triple, qu'on n'en éprouve dans les circonstances habituelles. On a aussi constaté, à Strypy, qu'un individu atteint de surdité depuis longtemps, a constamment entendu plus distinctement dans fair comprimé que dans l'atmosphère ordinaire ; ce fait avait déjà été observé par M. Triger, qui l'a mentionné dans son mémoire sur l'appareil à air comprimé qu'il a